Les caves coopératives prennent «au sérieux» la proposition de Michel Barnier de mettre en place un plan stratégique à cinq ans pour la viticulture française, a assuré mardi lors d'une conférence presse le président de la CCVF (Confédération des coopératives vinicoles de France), Denis Verdier. «Il faut mettre l'entreprise au coeur de nos préoccupations», poursuit-il.
Le ministère de l'Agriculture avait annoncé la semaine dernière qu'il attendait les premières propositions concrètes d'ici à la fin de l'année pour ce «plan de modernisation» et que les travaux sont organisés en trois axes: recherche-développement, compétitivité, et gouvernance de la filière.
«La France viticole a été conservatrice», et si cela lui a d'abord réussi «depuis quelques années elle est dépassée par l'innovation, le dynamisme et la motivation» dont font preuve ses concurrents, affirme Denis Verdier, soulignant qu'il est nécessaire d'accorder davantage de moyens à la recherche appliquée. «La plupart de nos entreprises n'investissent pratiquement pas dans la recherche et le développement», regrette-t-il. Selon lui, l'ITV (Institut technique de la vigne et du vin) manque de moyens et l'Inra est peu présent dans le secteur vitivinicole.
Au sujet de la compétitivité, le président de la CCVF estime qu'«il faut modifier les règles». «On se prive de procédés qu'emploient nos concurrents», précise-t-il, citant l'exemple de l'utilisation de l'irrigation.
Les caves coopératives soulignent également la nécessité de favoriser l'émergence de leaders capables d'affronter la concurrence à l'exportation. «Il faut des aides publiques» qui favorisent «une restructuration».
Dans le cadre de la négociation de la réforme de l'OCM vitivinicole, les propositions de la Commission prévoient des moyens budgétaires pour soutenir des actions de promotion sur les marchés des pays tiers. Selon la CCVF, la France pourrait bénéficier de 32 millions d'euros par an pour ces actions. Pour Denis Verdier, il faut que cette proposition «puisse être utilisée avec intelligence».
Il existe aujourd’hui de nombreux budgets qui sont épars, parfois concurrents, mobilisant difficilement les entreprises, constate l'organisation. «Nous demandons une évaluation de la politique de la promotion en France», affirme Denis Verdier. Il propose que les entreprises soient associées plus étroitement aux moyens de promotion, quitte à imposer «une obligation de résultat».
Au sujet de la gouvernance, «nous souhaitons une interprofession unique par bassin et une structure nationale de rencontre et d'arbitrage», avance notamment la CCVF.
Plus globalement, les caves coopératives prônent une croissance de la filière, en accord «avec les thèses du développement durable», affirme Denis Verdier.