«La grogne monte chez les vins de qualité», ont affirmé, vendredi dans un communiqué, la Cnaoc (Confédération nationale des producteurs de vins et eaux-de vie de vin à AOC) et son homoloque en Italie, la Federdoc, suite à une rencontre la veille avec la commissaire européenne à l'Agriculture, Mariann Fischer Boel.
Les représentants des vins AOC sont opposés à la libéralisation totale des droits de plantation envisagée par Bruxelles dans son projet de réforme de l'OCM (organisation commune de marché) vin. Ils estiment également que la promotion n'est pas suffisamment soutenue.
«la Commission est restée sourde» face à ces inquiétudes, déplorent les organisations française et italienne.
Elle «semble ne pas mesurer les conséquences liées à la libéralisation des plantations dans les appellations. Pourtant les écarts dans certaines appellations européennes entre les aires délimitées et les surfaces actuellement plantées démontrent à eux seuls les dangers de cette politique. Ainsi, par exemple, la surface plantée en Rioja pourrait passer des 60 000 hectares actuels à 350 000 hectares, en Côtes-du-Rhône de 61 000 à 120 000 hectares et en Porto de 45 000 à 250 000 hectares !», expliquent la Cnaoc et la Federdoc.
Les représentants français et italiens ont également insisté auprès de Mariann Fischer Boel, «sur l’importance de la mise en place d’une ambitieuse politique de promotion pour donner de véritables perspectives économiques à la filière vin». «La Commission semble vouloir concentrer sa politique de promotion uniquement sur les marchés extérieurs» à l'Union européenne, regrettent les deux organisations.
Mariann Fischer Boel doit présenter le 4 juillet prochain ses propositions législatives pour la réforme de l'OCM. La Cnaoc et la Federdoc «ne soutiendront la réforme que si celle-ci est ambitieuse et concilie amélioration de la compétitivité et valorisation des vins de qualité», préviennent-elles.