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Volaille/Doux

Des offres de reprise trop faibles estiment salariés et éleveurs

Publié le mercredi 18 juillet 2012 - 18h36

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La proposition de reprise de Doux par le consortium rassemblé sous la bannière de Sofiprotéol a été présentée le 17 juillet 2012 au comité central d'entreprise du groupe volailler.

 

La semaine dernière, une dizaine d'offres de reprise plus ou moins partielle ont été soumises aux administrateurs judiciaires qui ont décidé le 22 juin 2012 de mettre le groupe Doux en vente. L'offre la plus globale a été proposée par le consortium rassemblé sous la bannière de Sofiprotéol. Ce consortium réunit différents repreneurs mêlant coopératives et privés : Triskalia, Terrena, Glon-Sanders (filiale de Sofiprotéol), Duc, LDC, Tilly-Sabco.

 

Jean-Luc Guillart, représentant de la CFDT, était présent lors de la présentation de la proposition du consortium au comité central d'entreprise du groupe Doux le 17 juillet. « Leur offre industrielle se tient. Chacun s'est intéressé au métier qu'il maîtrise : aliments, exportation, découpe. Mais c'est un dépeçage. La casse sociale est très élevée, les reclassements non précisés, le prix proposé dix fois inférieur à la valeur de l'entreprise », déclare-t-il. Car, au mieux pour l'instant, l'entreprise serait rachetée entre 40 et 50 millions d'euros. « Les administrateurs judiciaires eux-mêmes ont souligné la faiblesse de la reprise », indique Jean-Luc Guillart.

 

Les éleveurs, eux, sont assommés. « Cela change tous les jours. Nous attendons de savoir quelque chose avant de nous positionner », explique Valéry Miermont, aviculteur dans le Loiret, qui attend la décision du tribunal. « En tout cas, nous réclamons le remboursement à 100 % de nos créances. Et dans l'instant nous avons encore des soucis sur la qualité de l'aliment. »

 

Daniel Goubil qui représente la filière avicole à la chambre régionale d'agriculture de la Bretagne, est plus disert. « C'est par les médias que nous avons connaissance des offres. Les montants de reprise annoncées déçoivent les éleveurs. Et le mot est faible. A ce prix-là, les créances des éleveurs ne seront pas remboursées. La vente de Staven à elle seule avait rapporté 22 millions il y a 15 jours. Même si certains outils industriels demandent une remise à niveau, le marché de la volaille est là : il est porteur. Les marques (comme le père Dodu) sont réputées. Le savoir-faire est là aussi. Ceux qui ont fait des propositions n'ont pas pris de gros risques. Mais quand il y a eu dépôt de bilan, c'est comme quand on achète une voiture en panne : on achète à pas cher. Les éleveurs ont l'impression que l'on profite d'eux, de leur travail. Nous aurions préféré que les repreneurs le comprennent. »

 

Les repreneurs peuvent améliorer leur offre jusque 48 heures avant de passer devant le tribunal de commerce de Quimper le 27 juillet 2012. « Ils partent de très loin », estime le vice-président de la Région Bretagne, Michel Morin lui aussi dépité. « C'est très nettement insuffisant, explique-t-il. Ils laissent la filière de la dinde de côté. Les propositions sont presque indécentes. Si les créances ne sont pas honorées, demain les difficultés vont s'étendre aux secteurs environnants. Socialement, c'est inacceptable. D'autres acteurs, qui n'ont pas encore été sollicités, pourraient intervenir. »

 

 

Le plan de Charles Doux : difficile d'y croire

 

Compte tenu du démantèlement possible de son groupe, Charles Doux a promis de présenter à la fin de la semaine un plan de financement, puis les grandes lignes d'un plan de reprise.

 

Face au prix « consternant » proposé par les repreneurs et au démantèlement possible de son groupe en dépôt de bilan, il a contacté les éleveurs. Pourtant, plus familier des contrats d'intégration que du partage du pouvoir, Charle Doux a promis de présenter à la fin de la semaine un plan de financement, puis les grandes lignes d'un plan de reprise à venir si le tribunal de Quimper décide de la poursuite de la période de redressement. Il propose aux éleveurs de rembourser la moitié de leurs créances avant la fin de septembre, l'autre moitié étant versée dans le cadre du plan de continuation. Il en révèlera les grandes lignes le 24 juillet. Mais le détail ne peut être connu qu'à partir du 15 octobre 2012.

 

Michel Morin, vice-président de la Région Bretagne, tout comme Jean-Luc Guillart, représentant syndical de la CFDT, ne croient pas dans cette offre de dernière minute qui surgit après 10 ans de difficultés pour le groupe. « Nous avons besoin de solutions très vite. Arrêtons cette torture ! », commente le syndicaliste.

 

Du côté des éleveurs, malgré le peu de goût de Charles Doux pour le partage du pouvoir, ce rejet du plan Doux n'est pas partagé. « Vu la faiblesse des offres, les aviculteurs regarderont ce plan. Des fournisseurs ou banquiers créanciers pourraient y voir l'occasion de retrouver une plus grande part de leurs créances que dans l'offre actuelle », estime Daniel Goubil, qui représente la filière avicole à la chambre régionale d'agriculture de la Bretagne.

 

Du côté du gouvernement, Guillaume Garot, ministre délégué à l'Agroalimentaire, se dit dubitatif sur ce plan. Et précise : « L'Etat soutiendra un projet durable, répondant à une logique du donnant-donnant. Il n'y aura pas d'argent public sans effort de chacun des partenaires. J'attends des repreneurs des propositions concrètes dans les prochains jours. Il y a du chemin à faire. Il faut trouver une solution par site et ouvrir une réponse à chaque salarié », estime le ministre. Pour lui, l'urgence est d'abord sociale. « Nous ne baissons pas les bras».

 

 

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M.-G.M.


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