Les fonds d'investissement et les spéculateurs étrangers contribuent à accroître la volatilité des prix agricoles et l'insécurité alimentaire mondiale, à en croire une série de rapports rendus publics par l'institut Oakland (Etats-Unis).
Ces rapports, rassemblés sous l'intitulé « Comprendre l'investissement foncier en Afrique », font valoir que les achats ou les locations de terres, largement non réglementés, n'entraînent pratiquement aucun des avantages promis pour les populations locales (des millions de petits paysans au total). L'agriculture vivrière cède la place aux cultures d'exportation, y compris biocarburants et fleurs coupées.
« Ces mêmes entreprises, qui nous ont conduits vers la récession en gonflant la bulle immobilière à cause de manœuvres financières risquées, sont en train de faire la même chose avec la chaîne alimentaire », affirme Anuradha Mittal, le directeur de l'institut Oakland. « En Afrique, cela se traduit par le déplacement de petits paysans, la destruction de l'environnement et de la ressource en eau, et plus d'instabilité politique, à l'image des émeutes de la faim qui ont précédé les révolutions tunisienne et égyptienne. »
Au cours de la seule année 2009, près de 60 millions d'hectares – soit la superficie de la France – ont été achetés ou loués par des investisseurs dans les pays en développement, estime l'institut Oakland.
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