Un plan d'abattage de plus de 3.000 oliviers contaminés par la bactérie tueuse Xylella fastidiosa, et dont les champs sont situés entre Brindisi et Lecce (sud), a été lancé par les autorités italiennes, annoncent lundi les journaux.
Depuis plusieurs mois, la région des Pouilles, dans le talon de la Botte, tente de stopper la propagation de cette bactérie qui fait dépérir les végétaux auxquels elle s'attaque et contre laquelle aucun remède n'a encore été trouvé. Si la bactérie ne présente a priori aucun risque pour les êtres humains, elle est capable de tuer plus de 200 espèces végétales, notamment la vigne, le clémentinier et l'olivier, selon des experts en agronomie.
Plusieurs cas de Xylella fastidiosa ont également été confirmés cet été dans le sud de la Corse. L'Union européenne, devant l'ampleur du phénomène et pour éviter la contamination, notamment en Provence et en Espagne, préconise l'abattage des arbres touchés, soit au moins 10 % des quelque 11 millions d'oliviers parfois plus que centenaires des Pouilles, où la bactérie représente une catastrophe environnementale et économique.
98 à 146 euros par arbre
Après plusieurs mois d'atermoiements administratifs et judiciaires, et alors que la récolte des olives doit débuter dans les semaines qui viennent, le commissaire spécialement délégué par le gouvernement italien dans les Pouilles, Giuseppe Silletti, a tranché vendredi en présentant un « plan d'urgence ».
Depuis, des représentants du corps des gardes forestiers ont notifié aux oléiculteurs dont les arbres sont contaminés qu'ils avaient dix jours pour décider s'ils abattaient eux-mêmes leurs arbres ou s'ils avaient besoin d'aide. M. Silletti a précisé qu'avant tout abattage, un « traitement insecticide » serait appliqué à chaque arbre. Pour chaque olivier abattu, l'oléiculteur recevra une indemnité allant de 98 à 146 euros par arbre, allant jusqu'à un maximum de 15.000 euros par exploitation.
« La situation est grave et nous avons besoin de l'aide de tous (...) et chaque jour nous enregistrons de nouveaux foyers », a déploré M. Silletti.