La FNSEA et son homologue italienne, la CNC, abordent la réforme de la Pac avec des attentes semblables sur de nombreux points, en particulier le verdissement et la convergences des aides.
Le président de la Confederazione nazionale Coldiretti (CNC), Sergio Marini, et le président de la FNSEA, Xavier Beulin, se sont rencontrés, vendredi à Rome, pour évoquer la réforme de la Pac. A l'issue de cet entretien, les deux organisations ont indiqué, dans un communiqué commun, qu'elles « restent très vigilantes sur l'évolution des négociations européennes et attirent l'attention sur les points suivants » :
- « La future Pac doit soutenir la centralité économique de l'agriculture et le rôle stratégique des agriculteurs dans la production des denrées alimentaires afin de permettre de répondre aux attentes exprimées par le G20 agricole en matière de sécurité alimentaire ainsi qu'aux consommateurs en matière de traçabilité notamment. »
- « La convergence entre les États membres ne peut se concevoir en dehors du rapprochement des conditions de vie au niveau européen (parité de pouvoir d'achat...) et des coûts de production. »
- « Le processus de convergence au sein de chaque État membre nécessite un délai suffisant et une flexibilité maximale pour permettre une adaptation progressive des secteurs productifs sans remise en cause de pans entiers de la production par des évolutions trop brutales. »
- « Dans un cadre communautaire défini, la définition de l'agriculteur “actif” retenue devra permettre la prise en compte des spécificités nationales. »
- « Les modalités du verdissement de la Pac ne devront pas être contradictoires avec les demandes exprimées à l'agriculture européenne en matière de compétitivité et de niveau de production. Les propositions actuelles doivent donc être revues dans un cadre communautaire tant quant à leurs aspects financiers que de mesures admissibles. »
- « La nouvelle Pac devra apporter la flexibilité indispensable, au moyen de paiements recouplés, gérés nationalement, en vue de préserver certains secteurs de productions et/ou territoires fragiles. »
- « Les outils de gestion de marché proposés par la Commission devront être complétés afin de pallier leurs insuffisances et répondre efficacement aux aléas de marché, aux aléas sanitaires, aux aléas climatiques et ainsi contribuer à la pérennité des exploitations agricoles. »
- « Les propositions de la Commission européenne en matière de généralisation de l'organisation des producteurs (OP) et des filières est une avancée qui doit se traduire par une réelle évolution du droit de la concurrence européen afin de garantir l'efficacité potentielle de ces dispositions ; les OP doivent être des entités économiques avec une forme juridique qui leur permet de développer une activité d'entreprise. »
- « La politique proposée en matière de développement rural offre de nouvelles opportunités en vue de renforcer la compétitivité du secteur agricole. Il conviendra de veiller à ce que les producteurs agricoles en soient bien les principaux bénéficiaires. La filière courte, la vente directe et le rôle actif de l'agriculteur tout au long de la filière alimentaire devront être mis en valeur. »
- « Une attention particulière doit être consacrée à aider les jeunes agriculteurs, en particulier en ce qui concerne l'accès à la terre, l'innovation, la modernisation et le développement de l'investissement. »