Les producteurs de lait français ont le sentiment de ne pas avoir été entendus, à l'issue de la réunion des ministres de l'Agriculture de l'UE, lundi, à Bruxelles, selon les réactions de la FNPL, de la Coordination rurale et de la Confédération paysanne.
La Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) a regretté que la réunion des ministres n'ait conduit à «aucune remise en cause» de la politique de Bruxelles dans le secteur du lait.
Les ministres européens de l'Agriculture se sont bornés à lancer une réflexion à long terme sur la crise du secteur laitier, sans mesure d'aide immédiate.
«Malgré les efforts du ministre Bruno Le Maire, la ligne suivie par l'Union européenne dans l'évolution de la Pac n'a pas subi la moindre inflexion», a dénoncé la FNPL.
Le président de la Coordination rurale, syndicat qui avait appelé à la grève du lait à la mi-septembre, a estimé que les autorités européennes ont répondu «à la détresse» des producteurs de lait par le «mépris».
Sur l'éventualité d'une reprise de la grève, il a affirmé qu'«un appel à une action beaucoup plus importante que la grève» pourrait être lancé «très bientôt, dans les jours qui viennent» au niveau européen.
Selon lui, cette «action», qu'il n'a pas détaillée, pourrait s'élargir à l'ensemble des agriculteurs et non plus aux seuls producteurs laitiers. «Nous allons assister à un durcissement des agriculteurs au niveau européen, cela est nouveau», a-t-il ajouté.
La Confédération paysanne, qui avait soutenu la grève du lait, a également dénoncé lundi le «mépris» des ministres européens de l'Agriculture à l'égard des producteurs laitiers.
«C'est la tendance la plus dérégulatrice qui l'a emporté», a regretté Philippe Collin, porte-parole du syndicat. «C'est tellement loin de ce que l'on avait pu espérer», a-t-il ajouté, faisant état d'un sentiment de «mépris» chez les agriculteurs pour «ne pas avoir été entendus».
Le syndicat va décider prochainement des actions à mener «sur le plan français» pour une renégociation des prix du lait. Il réclame des prix entre 350 et 400 euros la tonne, contre 260 à 280 euros actuellement.