Les agriculteurs du Centre et du sud de l'Ile-de-France ont accepté mercredi à Orléans de réduire leurs prélèvements dans la nappe de la Beauce. La solution retenue prévoit «une autorisation de prélèvement maximal de 236 millions de m3, à répartir entre les 3.300 irrigants des six départements concernés (Eure-et-Loir, Loiret, Loir-et-Cher, Essonne, Yvelines, Seine-et-Marne). Ce volume correspond à 45% de la ressource théorique affectée à l'usage agricole (la référence en 2007 était de 65%)», a annoncé la préfecture de la région Centre, dans un communiqué, à l'issue d'une rencontre entre le préfet et les représentants des agriculteurs.
Plus de 1.500 d'entre eux s'étaient rassemblés dans le calme sur le parvis de la cathédrale d'Orléans à l'appel de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs des départements concernés, pendant que se tenait la réunion à la préfecture.
Les pouvoirs publics proposaient une limitation à un niveau de 30 à 35% de la référence annuelle, un niveau jugé «inacceptable» par la profession.
«Nous avons consentis des efforts au-delà du raisonnable», a commenté Michel Masson, président de la FDSEA du Loiret, à l'issue des discussions. «Plus de la moitié des irrigants seront lourdement affectés. Si avions dû aller au-delà, cela aurait signé la mort des cultures de betteraves et de légumes.»
La préfecture a quant elle souligné que «la solution retenue témoigne du sens de la responsabilité de ceux qui l'ont négociée. Ces contraintes partagées n'ont d'autres buts que d'éviter une situation de crise aussi pénalisante pour l'économie agricole que pour l'environnement».
Le dispositif de gestion des prélèvements dans la nappe de la Beauce prévoit comme par le passé des dispositions particulières adaptées aux spécificités du secteur "Fusain montargois".
Il prévoit aussi un seuil d'alerte pour la zone centrale et la Beauce blésoise (cote de la nappe de 112,19 NGF). Pour le secteur "Fusain montargois", le seuil d'alerte correspond au franchissement de leur débit d'alerte par deux des trois cours d'eau répertoriés.
Le seuil de crise correspond au franchissement du débit de crise par trois des six rivières répertoriées pour le secteur central et la Beauce blésoise, et pour le "Fusain montargois", au franchissement du débit de crise par deux des trois cours d'eau de référence.
Des mesures pourront être mises en oeuvre en cas d'atteinte de ces seuils en cours de campagne.
«En cas de franchissement du seuil d'alerte, l'irrigation sera alors interdite 24 heures par semaine, pour éviter d'atteindre trop rapidement le niveau de crise», précise la préfecture.
«En cas de franchissement du seuil de crise, des mesures autrement contraignantes s'imposeront, et feront l'objet d'une présentation devant le "comité de suivi agricole. De façon à réagir de la manière la plus adaptée possible, elles ne sont pas réglementairement définies dès ajourd'hui, mais l'Administration a tenu à préciser que les prélèvements devraient être strictement limités (de l'ordre de 2 x 15 heures d'autorisation hebdomadaire) et privilégieraient les cultures spéciales», ajoute-t-elle.