Dans la perspective de la révision des directives sur les biocarburants par Bruxelles, deux organisations représentant la filière européenne des oléagineux (EOA et EBB) demandent «une politique communautaire d’accompagnement et de soutien».
Pour atteindre l'objectif d'incorporation de 10% de biocarburants en 2020, «les Etats membres doivent pouvoir disposer à la fois de mécanismes incitatifs à l’incorporation et de mesures fiscales prolongées jusqu’en 2020», selon les deux organisations.
«Le taux de jachère obligatoire ramené à 0% nécessite de développer la politique d’aides aux cultures énergétiques», ajoutent-elles.
Elles affirment également que «la qualité est une question centrale pour l’acceptabilité du biodiesel par les utilisateurs. La norme 14214 doit être maintenue en l’état et s’appliquer également aux importations» et que la réalisation des objectifs d’incorporation «nécessite de remonter le taux de mélange de biodiesel autorisé de 5% à 10%, et plus tard à 15%, dans la norme CEN 590 concernant le carburant diesel».
La filière souligne également, au sujet des importations de biodiesel en provenance de pays tiers, que «la Commission doit s’attacher à empêcher les distorsions de concurrence dans un contexte où les protections à l’accès du biodiesel sont très faibles (droits de douane de 6,5%)».
Le développement du biodiesel en Europe «est possible dans le respect des principes du développement durable et sans déséquilibrer les débouchés alimentaires. Le développement du biodiesel facilitera également l’indépendance de l’UE en protéines végétales», soulignet l'EOA et l'EBB.
Elles estiment qu'en diversifiant les rotations, les surfaces d’oléagineux de l’Union européenne à vingt-sept atteindront prochainement 13 millions d’hectares, tout en tenant compte des contraintes agronomiques. La production européenne d’oléagineux pourra ainsi passer de 23 millions de tonnes actuellement, à plus de 35 millions de tonnes, dont 22 à 28 millions de tonnes pour le colza d’ici à 2015-2020.