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Article 3 :

«Nous apprenons à gérer la pénurie»

Témoignage de Michel et Claude Neau, agriculteurs à Brieuil-sur-Chizé, dans les Deux-Sèvres.

© GFA

 

Installés sur la nappe superficielle de la Boutonne, Michel Neau et son frère Claude irriguent une centaine d’hectares de maïs, blé dur et orge de printemps à partir de cinq forages. Lorsque le débit de la rivière La Boutonne descend en dessous de 800 l/s, l’alerte est déclenchée avec, à la clé, une restriction de l’irrigation. Il y a arrêt total en deçà de 600 l/s. « Une année sur deux, il est interdit d’irriguer à partir du 1er août », signale Michel. Pas évident quand on cultive sur des groies superficielles, sèches en cinq jours, lorsque le maïs est en demande importante. Pour gérer au mieux leur quota annuel et optimiser les apports d’eau, les deux exploitants ont adapté leur assolement en réduisant régulièrement leur surface de maïs au profit des céréales à paille. Ces dernières sont irriguées au printemps, une période moins tendue généralement. « On apporte une ou deux fois 25 mm sur orge et blé dur, mais seulement un an sur deux. Cette année, au 19 juin, nous n’avons pas sorti les pompes », lance Claude. Il y a dix ans, ils irriguaient 100 ha de maïs, uniquement des variétés tardives. Aujourd’hui, le maïs irrigué ne dépasse pas 50 ha, la moitié étant consacrée à des variétés précoces. Elles sont moins productives mais elles sont moins sensibles au stress hydrique en cas d’arrêt total d’irrigation au début d'août. Nous économisons ainsi un tour d’eau. En revanche, s’il pleut à nouveau à la fin d'août, les variétés tardives peuvent profiter de ces précipitations et terminer avec un meilleur rendement que les indices 350.

Environ 25 mm sont apportés chaque semaine sur les maïs (généralement à partir de juin), même si l’équipement de l’exploitation permettrait d’aller jusqu’à 35 mm. En cas d’alerte, les apports descendent à 10-12 mm par semaine. « Avec la moitié des surfaces en variétés précoces et une première alerte au début d'août, nous préférons stopper l’irrigation des précoces, plus avancées, ce qui nous permet de mettre 25 mm sur les maïs plus tardifs », détaillent les irrigants. Tout est piloté avec le Ceta grâce à des sondes tensiométriques.

Pour arroser les maïs, Michel et Claude utilisent uniquement leurs deux pivots. Une partie des surfaces était auparavant irriguée avec les enrouleurs mais désormais ces derniers servent exclusivement pour le blé dur et l’orge. «L’utilisation du pivot est plus efficace et réactive. Cela permet une réelle économie d’eau comparé à un enrouleur», affirment les frères Neau. Il reste que le couperet d’une restriction est bien présent. « Depuis dix ans, nous gérons la pénurie. Les rendements en maïs s’en ressentent ainsi que les résultats économiques, les céréales apportant une marge inférieure à celle obtenue avec un maïs, regrette Michel. Dans le même temps, les charges en énergie pour faire fonctionner les forages augmentent et notre matériel d’irrigation vieillit. Si on avait un approvisionnement garanti, nous pourrions planifier le changement de pivot. »

Pour lui, la solution passe par le stockage de l’eau en période hivernale. « Au niveau du point de mesure de la rivière, en hiver, il passe en une semaine l’équivalent de la consommation totale annuelle des 43 irrigants du bassin », remarque Michel Neau, qui attend avec impatience le déblocage du projet de «bassine», maintes fois repoussé.

 

par Isabelle Escoffier, Florence Mélix et Nadia Savin

(publié le 27 juin 2008)



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