Le ministre de l'Agriculture, Michel Barnier, a précisé jeudi, à l'occasion d'un déplacement dans les Landes, les fonds que l'Etat compte mobiliser pour des mesures de soutien à l'agriculture et au secteur forestier, à la suite de la tempête qui a balayé le Sud-Ouest, le 24 janvier.
Pour l'agriculture, en Aquitaine, mais aussi dans le Midi-Pyrénées et le Languedoc-Roussillon où les dégâts sont moindres, trois types de mesures, pour un montant total de 25 millions d’euros d’aides, sont mis en place. Concernant la filière du bois, «une enveloppe globale de plus d’un milliard d’euros» est prévue pour «un plan chablis 2009», selon un communiqué du ministère.
Les principales filières agricoles touchées sont les fruits et légumes, les filières animales (volailles, palmipèdes…) et le tabac, explique-t-il.
L'Etat alloue «7 millions d’euros pour le fonds d’allègement des charges sur les échéances des prêts professionnels et 3 millions d’euros pour la prise en charge ou le report de charges sociales, en faveur des exploitations agricoles les plus fragilisées»
Les pertes de production des éleveurs, liées à l’allongement des cycles de production, seront indemnisées à hauteur de 6 millions d'euros.
Des aides à l'investissement pour un montant de 9 millions d’euros sont également prévues, dont «6 millions d’euros pour réaménager les élevages et 3 millions d’euros pour reconstruire les abris nécessaires aux productions végétales qu’il s’agisse du maraîchage ou de l’horticulture».
«Ces aides seront mises en place dans le cadre des commissions départementales réunies autour des préfets. Elles ont vocation à aider les entreprises agricoles éprouvées par la tempête à passer un cap difficile et à redémarrer rapidement», a indiqué Michel Barnier, qui a notamment visité jeudi dans les Landes une exploitation avicole très touchée par la tempête.
«Concernant la filière du bois, les dégâts provisoirement estimés pour le massif des Landes de la Gascogne sont de l’ordre de 590.000 hectares et de 147.000 hectares dans le Midi-Pyrénées et le Languedoc-Roussillon», selon le ministère.
Le «plan chablis» comporte «500 millions d’euros de garanties publiques permettant de mobiliser des prêts bonifiés destinés à sortir le bois des parcelles sinistrées et au stockage».
En outre, «60 millions d’euros sont alloués pour 2009 à la constitution de plates-formes de stockage et au transport sur longue distance du bois, 300 millions d’euros seront consacrés entre 2009 et 2017 à la reconstitution de boisements»,
Egalement, «le ministère de l’Intérieur activera un dispositif comparable à celui mis en oeuvre il y a dix ans au profit des communes forestières dont la vente de bois a représenté 10% au moins des recettes au cours des trois dernières années».
L’Etat portera à 100% la prise en charge du chômage partiel dans les neuf départements sinistrés. Les mesures fiscales mises en oeuvre en 2000 sont reconduites (impôts sur le revenu, taxe foncière sur les propriétés non bâties…).
Ce plan, élaboré en concertation avec l’ensemble des professionnels de la filière du bois, «devra faire l’objet d’une présentation à la Commission européenne», précise le communiqué.