« En bord de mer, nous subissons les dégâts du vent et des embruns, raconte Gérard Macé, agriculteur à La Turballe, en Loire-Atlantique. Avec mes quatre associés, nous avons redécouvert l'importance des haies et, grâce à des aides du conseil général, nous avons commencé à replanter ce qui avait été rasé lors du remembrement. »

« Sur notre Gaec du Bois de Boulle, nous avons mis en place des doubles haies au bord des parcelles les plus ventées, avec une rangée d'épineux pour supporter les embruns et protéger les espèces plus fragiles de la deuxième rangée », explique Gérard.

 

4 km de haies pour 40 ha 

Mais la réalisation qui lui tient le plus à cœur reste l'îlot de 40 ha qu'ils ont acquis en 2002 et qu'ils ont entièrement réaménagé en redécoupant les parcelles avec des haies.

« Nous voulions retrouver plus de biodiversité sur nos parcelles, poursuit l'agriculteur, alors nous avons planté des doubles haies à vocation faunistique permettant aux animaux de se déplacer facilement entre l'étang et les bois. Attirer les auxiliaires dans nos champs est d'autant plus important maintenant que nous sommes en cours de conversion à l'agriculture biologique. »

 

Désherbage mécanique et aide pour la taille 

Avec l'aide de Jean-Charles Vicet, de la chambre d'agriculture de Loire-Atlantique, Gérard a choisi ses essences parmi les espèces locales comme le chêne, le châtaignier ou le charme, avec parfois quelques ajouts plus anecdotiques comme le pin maritime, le chêne vert ou le merisier.

Les arbres ont été plantés avec un écart de 1 à 1,20 m sur une terre travaillée et bâchée au préalable.

Jusqu'à la quatrième année après la plantation, les haies demandent beaucoup d'attention : désherbage et taille sont indispensables pour obtenir des arbres bien formés. Les associés du Gaec ont opté pour un désherbage mécanique et font appel à une aide extérieure pour la taille.

« C'est difficile d'entretenir les 7 km de haies que nous avons plantés, ainsi que les 14 km existants, nous manquons vraiment de disponibilité », regrette Gérard.

Les haies sont taillées avec un lamier à scies et les branches sont utilisées comme bois de chauffage. « Avec plus de temps, nous pourrions mieux exploiter nos haies en transformant les branches en plaquettes pour les vendre à des voisins équipés de chaudières adéquates », commente Gérard.

Dans le même ordre d'idée, il aurait aimé découvrir l'agroforesterie plus tôt, mais envisage de s'y mettre prochainement.

 

Calcul de SET Haies : 1 m linéaire = 1 are de SET  Sur 110 ha, Gérard a 21 km de haies, soit 210 ha de SET ! Cela représente 190 % de sa SAU, bien au-delà de ce qui est requis dans le cadre de la réglementation.

Construire une trame verte Le projet de « trame verte et bleue », mesure phare du Grenelle de l'environnement, vise à reconstituer un réseau réunissant l'ensemble des espaces naturels. L'objectif est d'identifier et de relier les espaces importants pour la préservation de la biodiversité. La trame verte est constituée des réservoirs de biodiversité et des corridors écologiques qui permettent aux animaux de se déplacer librement entre ces réservoirs. Pour son élaboration, des interventions sont prévues sur trois échelles : nationale, régionale et locale.

 

par Céline Fricotté et Cécile Vinson

(publié le 29 janvier 2010)