« Les espèces de plaine se sont fragilisées, je ne vois plus beaucoup de perdrix grises, alors que leur habitat de prédilection reste la plaine céréalière », raconte Bruno Chobriat, installé sur 87 ha à Faux-Vésigneul, en Champagne crayeuse.
C'est pourquoi il a souhaité replanter des bosquets en participant à l'opération « Mille bouchons en terre de Champagne », organisée par la Fédération régionale des chasseurs de Champagne-Ardenne.
Dans le cadre du partenariat Agrifaune, la fédération propose aux agriculteurs de planter des buissons qui procurent habitat et nourriture à la petite faune, tout en conservant le caractère ouvert de la plaine.
Elle fournit gratuitement les plants, le paillage plastique, les tuteurs et les protections nécessaires, la plantation restant à la charge de l'agriculteur. Ce dernier s'engage à entretenir et conserver le dispositif pendant au minimum dix ans.
Faible emprise au sol
Bruno Chobriat a planté ses 48 bouchons en deux jours, à la fin du mois de novembre, avec l'aide de sa famille et d'amis chasseurs. Un bouchon est composé de six arbustes, plantés en quinconce sur deux rangées.
L'emprise au sol est d'environ 4 m², « c'est peu d'espace mobilisé pour beaucoup de bénéfices », affirme Bruno. A l'avenir, il compte semer des bandes de couvert à gibier pour relier les bouchons.
Un positionnement précis
Pour choisir les essences, différents critères ont été retenus : il fallait des espèces adaptées à la craie, produisant des fleurs et des baies pour attirer les auxiliaires et les oiseaux ; mais aussi des arbustes de faible hauteur (1,50 m) pour ne pas gêner le passage des engins agricoles et ayant une croissance rapide pour créer un abri antirapace effectif le plus tôt possible.
Les perdrix ont, par exemple, besoin d'un refuge dans les 300 mètres aux alentours pour échapper aux prédateurs. Le positionnement des bosquets dans la plaine n'est donc pas anodin. Un plan est établi de façon à installer un bouchon pour 10 ha.
Au niveau de l'entretien, il suffit de tailler les bosquets régulièrement pour qu'ils ne prennent pas trop de hauteur et de remplacer les plants qui n'ont pas repris. « Cela représente du temps, mais je considère que je suis aussi là pour aménager le paysage », ajoute Bruno.
L'impact de ces aménagements sur les populations de gibier sera mesuré grâce à des comptages réalisés par les chasseurs locaux. « Lorsqu'il a neigé cet hiver, j'ai observé de nombreuses traces autour des plantations », raconte l'exploitant.
Calcul de SET Bosquets : 1 m linéaire = 1 are Sur 87 ha, Bruno a planté 48 bouchons de 2,5 mètres de long, soit 120 mètres linéaires. Cela représente 1,2 ha de SET et 1,4 % de sa SAU, ce qui lui permet d'être en règle en 2010 rien qu'avec ses bouchons. |
Choisir des essences appropriées Il est important de choisir des plants adaptés au sol et au climat pour assurer une reprise réussie, les essences locales disposant d'un net avantage. Un autre critère important est la fonction qu'aura la plantation. Par exemple, pour attirer des oiseaux ou des insectes, il faudra des fleurs et des fruits. Ou encore, pour retenir un talus, il est nécessaire d'avoir un ensemble d'espèces à système racinaire varié. De manière générale, l'association d'essences variées garantit un meilleur développement de l'aménagement. |
par Céline Fricotté et Cécile Vinson (publié le 29 janvier 2010)
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