«L’idée est venue de producteurs bio qui n’avaient pas toujours les moyens d’investir dans du matériel adapté à leur système de production, raconte Yann Jaffré, d’Agrobio 35. La formule Cuma est très développée dans le département. Ils ont donc décidé de proposer des démonstrations de matériels, de désherbage notamment (herse étrille, houe rotative, bineuse), auprès de leurs collègues qui pratiquent de façon conventionnelle pour faire découvrir les outils et susciter l’intérêt.
Objectif: investir en commun ou inciter des entrepreneurs à s’équiper. L’expérience a été plus ou moins concluante. «Après une démonstration, l’agriculteur ne fait pas toujours le pas. Surtout que le tout-mécanique n’est pas forcément adapté. Les producteurs conventionnels ont généralement plus de surface de maïs à gérer. Ils n’ont pas les itinéraires qui, en bio, permettent de limiter les adventices.»
La solution est venue du bassin versant de Vitré, qui était confronté à un problème de résidus de désherbants dans l’eau. «Les agriculteurs bio de la commission agricole du syndicat des eaux ont proposé de tester le désherbage mécanique mais, cette fois-ci, en accompagnant les producteurs du bassin versant», explique Mickaël Berthelot, technicien d’Agrobio 35. L’agriculteur signe un contrat de désherbage alterné pour 5 hectares au maximum avec un suivi par Agrobio 35. Il démarre un désherbage mécanique mais il peut effectuer un rattrapage chimique si c'est nécessaire. Le relais est alors pris par la chambre d’agriculture ou le Ceta qui travaillent notamment en micro-doses. L’expérience a démarré en 2005 avec 50 ha et déjà 450 ha ont bénéficié du suivi. Une solution intermédiaire qui satisfait les agriculteurs dans un contexte de durcissement de la réglementation.
par Sophie Bergot, Jean-Aalix Jodier, Isabelle Lejas,Marie-Gabrielle Miossec et Juliette Talpin (publié le 30 mai 2008)
Nos offres d'abonnement
simples ou couplées,
à nos publications
hebdomadaires
et mensuelles
Découvrir nos Offres