«Depuis plus de deux ans, nous manquons dramatiquement de produits. Il y a eu une explosion au niveau local et nous avons du mal à suivre.» Joël Fauriel se situe au cœur d’une région consacrée quasi exclusivement à l’arboriculture. Il exploite 14 hectares en légumes (3,5 ha d’ail et oignon) et en fruits (pommes, pêches, abricots, kiwis, cerises…). Les légumes sont essentiellement commercialisés chez des grossistes de la région: «C’est une production sûre, qui m’a permis de démarrer en me fournissant de la trésorerie», précise Joël. Les fruits partent également chez des grossistes et dans des magasins spécialisés. Joël a en commun, avec une douzaine d’autres agriculteurs, un magasin de producteurs bio à Montélimar, «Au plus pré». Il couvre une large gamme de produits bio (céréales, fruits et légumes, produits laitiers, viande...): «Je compte m’orienter un peu plus dans ce type de commercialisation. Le secret, c’est de vendre localement. Il y a de gros besoins.» Joël commercialise également une petite partie de ses produits sur trois ou quatre foires chaque année, et toujours aux mêmes endroits. «Cela me permet de recueillir les observations des clients sur la fraîcheur et la conservation des produits afin d’améliorer ma production. Cela motive et nous impose de mieux travailler.»
Les fruits sont très délicats à conduire sur le plan sanitaire. La principale contrainte reste la maîtrise des ravageurs tels que le carpocapse. «Nous n’avons pas le secours de la chimie. Pour limiter les risques, il faut travailler avec des variétés rustiques, peu sensibles et plus résistantes. Ainsi, la golden n’est pas l’idéal en bio», confie-t-il. Avec des rendements inférieurs de 20 à 30% à ceux des produits conventionnels, Joël s’en sort bien grâce à des prix rémunérateurs. Ses pommes sont vendues, au prix de gros, entre 1 et 1,50 €/kg HT. «Il est difficile d’intensifier la production, la qualité des produits en pâtirait. Mais globalement, cela reste rentable. Et en boutique, les fruits sont encore mieux mis en valeur car il y a moins d’intermédiaires. Paradoxalement, nous valorisons mieux les fruits de petit calibre que les plus gros.»
par Sophie Bergot, Jean-Aalix Jodier, Isabelle Lejas,Marie-Gabrielle Miossec et Juliette Talpin (publié le 30 mai 2008)
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