Publié le vendredi 18 janvier 2013 - 10h47
« Il est grand temps que le gouvernement mette de l'ordre dans la façon de gérer l'agriculture, et mette fin au scandale de la captation des moyens d'information et de communication », a souhaité Philippe Collin, porte-parole de la Confédération paysan, lors de ses vœux à la presse jeudi.
A l'approche des élections aux chambres d'agriculture, ce syndicat dit « minoritaire » s'est insurgé contre les prises de position marquées du gouvernement en faveur de la FNSEA « sous prétexte qu'il est le plus représentatif, alors que c'est justement maintenant qu'on doit définir la représentativité des différents syndicats ! ».
Avec 94 listes, c'est la première fois que la Confédération paysanne sera présente dans toute la France – sauf le Territoire de Belfort.
Le syndicat a rappelé ses priorités, à commencer par le « sauvetage de l'élevage », rappelant qu'aujourd'hui, même des gros élevages modernes disparaissent, et qu'« on est en train de vider les territoires ». « L'élevage illustre un type d'agriculture qui occupe le territoire et y crée de la richesse, a expliqué Philippe Collin. Exporter des céréales, c'est bien. Mais on nous présente ça comme une prouesse, alors que cela signifie qu'on va laisser la valeur ajoutée se faire ailleurs. » Le redressement productif ne doit pas se limiter à l'industrie, a-t-il souhaité.
Au sujet de la Pac, le syndicat défend une Pac ambitieuse dans le sens « juste et qui favorise la vie des territoires. » Pour cela, elle doit être redistributive : « Il faut arrêter de concentrer les aides sur les territoires les plus riches », a insisté Christian Roqueirol, secrétaire national. « Pour nous, la compétitivité, ce n'est pas qu'une question d'argent, c'est aussi du social et de l'emploi. »
Sur la loi d'avenir, la Confédération paysanne espère changer les conditions d'accès au foncier afin d'éviter la concentration des grosses fermes, revoir les parcours à l'installation et permettre à tous les paysans de s'organiser au sein des filières.
Interrogés sur les manifestations de la veille contre la directive nitrates, organisée par les majoritaires, la Confédération paysanne a jugé qu'il s'agissait d'un « artifice pour détourner l'attention ». « On est bien d'accord qu'il y a un empilement de normes pas adaptées et qui tuent l'élevage, on veut bien en parler, mais la vraie question est : est-ce qu'il y aura encore des paysans demain, et avec quel revenu ? », a expliqué Gérard Durand.
B.L.
Le commentaire d'article est réservé aux abonnés de La France Agricole.
Si vous êtes abonné, identifiez-vous dans le bloc "services experts"
situé en haut à droite de la page.
Si vous voulez vous abonner et profiter de tous les contenus du site ainsi que de l’édition papier de La France Agricole, cliquez sur le lien ci-dessous :
Nos offres d'abonnement
simples ou couplées,
à nos publications
hebdomadaires
et mensuelles
Découvrir nos Offres