«Construite en 1976, mon étable entravée accueille cent charolaises et leurs veaux du 20 novembre au 10 avril, explique Christophe Vincent, naisseur-engraisseur à Curgy, en Saône-et-Loire. D’une surface de 660 m2, elle a été conçue à l’origine pour accueillir cinquante vaches suitées et cinquante jeunes génisses et broutards repoussés. Avec cette concentration, la tem- pérature à l’intérieur de l’étable a pu monter jusqu’à 22-23°C en hiver.»
Il restait une seule solution: ouvrir les portes pour aérer. Mais cela provoquait des courants d’air très malsains car le bâtiment est implanté sur une zone surélevée exposée au nord. «Les maladies pulmonaires se sont développées chez les veaux, se souvient-il. En 1999, j’ai donc décidé d’installer un système de ventilation dynamique pour renouveler l’air sans avoir à ouvrir les portes.»
Débit variable
Christophe a donc commandé six extracteurs pour les fixer sur les deux longs pans de 55 m à 2,5 m de hauteur. Posés dans les translucides, ils ont une capacité variable de 1.280 m3 à 6.400 m3/h chacun. Gérés par un régulateur central de vitesse en fonction de la température programmée, ils mettent le bâtiment en dépression, permettant ainsi à l’air extérieur d’entrer plus rapidement par le toit. Pour augmenter les entrées d’air frais, Christophe a découvert sur 80 centimètres la faîtière de son chapeau à cinq endroits répartis sur la longueur de l’étable. A débit maxi- mum, l’air est renouvelé toutes les huit minutes.
«Cet équipement a amélioré l’ambiance, assure Christophe. Nous n’avons plus les odeurs d’ammoniac et la condensation comme autrefois.» La température a globalement baissé de 10 à 12°C avec des portes constamment fermées. L’hiver, je règle le thermostat pour que les ventilateurs se déclenchent dès que la température dépasse 6°C. En mode de fonctionnement automatique, les extracteurs tournent en continu, plus ou moins vite en fonction de la température ambiante. La totalité de l’air est évacuée régulièrement au-dessus des bêtes sans qu’elles soient exposées à de brusques variations thermiques. «A deux ou trois degrés près, la température intérieure est la même que celle de l’extérieur, confie Christophe. Et lorsque la température intérieure est inférieure à 6°C, j’utilise le mode manuel de ventilation pour évacuer les poussières provoquées par la distribution du fourrage et le changement de litière. » Mais la ventilation dynamique ne résout pas tous les problèmes (voir l'encadré ci-dessous). D’ailleurs, Christophe construit actuellement une seconde stabulation libre pour accueillir une trentaine de ses vaches, et ainsi augmenter le volume d’air et la surface disponible par animal dans l’étable entravée.
Coût de fonctionnement: 2,5 euros par vache L’installation comprend six ventilateurs de 45 cm de diamètre, un régulateur de vitesse, un thermostat, six disjoncteurs et six volets antiretour d’air. Cela représentait en 1999 un investissement total de 3.980 € TTC, dont 3.065€ pour le matériel et 915 € pour la pose. La consommation électrique est estimée à environ 2,5 € par vache pour un fonctionnement de quatre mois par an. |
Une nouvelle infection pulmonaire La pose des extracteurs, en améliorant l’ambiance dans l’étable, a réduit la pression sanitaire, notamment en ce qui concerne les maladies pulmonaires. Pour au- tant, Christophe Vincent n’a pas arrêté son programme de vacci- nation des veaux. Mais il juge les vaccins contre le virus syncitial et les traitements antibiotiques contre les pasteurelles plus efficaces depuis l’aménagement du bâtiment. « Les rechutes sont moins nombreuses, constate-t-il. La mortalité a baissé, et la croissance des veaux est meilleure. » Un point noir au tableau, tout de même : l’apparition, cette année, d’une nouvelle souche de pasteurelles dans son élevage, Pasteurella multocida . Le traitement antibiotique est efficace. En plus d’avoir amélioré l’ambiance du bâtiment, Christophe a mis en place un programme d’oligoéléments afin de lutter contre cette nouvelle pathologie. |
par Charles-Heni Pouzet (publié le 17 février 2006)
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