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Article 1 :

Une clôture électrique plutôt que des barbelés

Les associés de l'EARL Chatellier optent pour des fils lisses en acier en raison de leur facilité d'installation et de leur faible coût.

« Si toutes nos terres étaient situées près des bâtiments, nous n'aurions que des clôtures électriques », annonce Hubert Chatellier. A la tête d'un troupeau de 60 charolaises à Saint-Ouen-le-Brisoult, dans l'Orne, avec son épouse Chantal et sa belle-fille Anaëlle, il ne pose des barbelés que sur les parcelles les plus éloignées, celles qui ne peuvent pas être reliées à l'électricité du réseau public.

« L'installation électrique du type fils lisses comporte deux avantages principaux, ajoute Hubert. Elle est plus rapide à poser que le barbelé et surtout beaucoup moins coûteuse. » La différence de prix est supérieure à 1.000 euros pour 1 km de clôture posée (voir le tableau ci-après).

La clôture électrique nécessite moins de main-d'œuvre et moins de fournitures. « La longueur de fil nécessaire est plus faible, précise Patrick Cartoux, de la chambre d'agriculture de l'Orne. On en installe deux rangs contre quatre pour le barbelé.

Ceux qui veulent limiter l'intrusion de gibier dans leurs champs optent pour une version à trois fils. Le nombre de piquets nécessaire est moins important dans le cas de la clôture électrique. Un tous les 6 à 10 m suffit contre un tous les 2 m dans le cas de barbelés. »

Hubert achète des piquets en châtaigniers. « Là où la végétation est trop importante, le long de certaines haies par exemple, nous privilégions le barbelé. »

Pour tout le matériel de l'installation, la qualité prime. Elle est gage de fiabilité. Le poste électrificateur dispose d'une tension de sortie sous charge de 10.000 volts. « Il doit aussi posséder une énergie d'impulsion de 1 à 5 joules, indique Patrick. Elle représente la force de frappe du dispositif. Si la végétation et le périmètre sont conséquents, il existe des appareils offrant même une énergie d'impulsion supérieure à 5 joules. »

Pour sa part, Hubert a choisi d'installer trois postes pour les parcelles situées autour de l'exploitation, soit environ 40 ha.

 

 

Importance de la prise de terre

Autre élément déterminant pour garantir l'efficacité électrique, la mise en place correcte de la prise de terre. Sans elle, le courant ne circulera pas convenablement.

Hubert en a installé au pied du mur de chaque bâtiment où sont présents les électrificateurs. Ce sont de longs piquets métalliques enterrés dans le sol. Ils sont d'autant plus indispensables que le sol est sec et sablonneux, et donc mauvais conducteur.

Concernant les fils, ils sont en acier robuste avec une épaisse couche de zinc et d'aluminium. D'un diamètre de 2,5 mm, ils sont souples et résistants à la corrosion. « Nous en installons deux rangées », précise Hubert. L'une à 60 cm du sol et l'autre à 1,10 m. Y compris pour le découpage intérieur des parcelles. Avec un seul fil, les veaux peuvent passer en dessous et prendre une très mauvaise habitude.

L'important est que les animaux craignent les fils dès le début de leur vie. Les décharges électriques restent sans danger pour l'homme ou l'animal, elles incitent seulement à la méfiance du contact. « C'est d'ailleurs pour cette raison que nous arrivons à trier une vache dans un lot », assure Chantal. A deux, en tendant des ficelles, l'opération devient une simple formalité.

Du côté des contraintes, les associés ont toujours un œil sur les postes. « Nous vérifions tous les jours que les impulsions sont toujours puissantes et régulières grâce au signal sonore et au voyant lumineux du poste », insistent-ils.

Si la tension n'est pas suffisante, les animaux ne tardent pas à s'en apercevoir. « Des testeurs de poche existent pour vérifier que le courant circule », précise Patrick.

Lorsqu'il y a du vent, Hubert est également plus vigilant, car une branche tombée sur les fils réduit l'efficacité du système. Au printemps et à l'automne, il débroussaille également sous les fils. Cela prend trois, quatre jours lorsque la végétation est abondante, mais c'est l'assurance que le courant circule bien.

« En 2011, en pleine sécheresse, les animaux avaient tout brouté, se souvient Hubert. Je n'ai pas eu besoin de m'acquitter de cette tâche, mais cela reste exceptionnel. »

 

Installation moins contraignante

De leur côté, les barbelés ne nécessitent pas d'entretien en dehors de la rénovation hivernale. La mise en place, en revanche, demande une main-d'œuvre importante. « Je peux monter 1 km de clôture électrique dans une même journée, calcule Hubert. Mais pas plus de 300 m lorsqu'il s'agit de barbelés. »

Sans compter que la pose des fils électriques est moins dangereuse. La manipulation des barbelés présente un risque d'accident non négligeable. Pour les animaux, ces fils peuvent engendrer des blessures et être aussi préjudiciables pour la valorisation des cuirs et peaux.

 

 

Témoignage : PATRICK CARTOUX, de la chambre d'agriculture de l'Orne

« La divagation des animaux peut coûter cher »

« Si les éleveurs laitiers ont adopté la clôture électrique, il n'en va pas de même pour les allaitants. Ceux-ci observent encore beaucoup de réticences alors qu'elle est aussi fiable que le barbelé. Des départements comme la Creuse remplacent toutefois massivement les barbelés par des fils lisses.

A l'heure où le temps manque sur les exploitations, beaucoup d'arguments penchent en faveur de la clôture électrique. Et n'oublions pas qu'une clôture mal entretenue entraîne des risques plus importants de divagation. Si les assurances jouent leur rôle lorsque la divagation est jugée accidentelle, ce n'est pas le cas si les clôtures ne sont pas correctement entretenues.

Le détenteur de l'animal peut être contraint de régler les dégâts. L'acte de divagation débute dès qu'un animal est trouvé pacageant sur des terrains appartenant à autrui ou sur le domaine public comme la voirie ou l'accotement. Le propriétaire s'expose à une amende pouvant atteindre 460 euros. »

 

Points forts Points faibles

• Faible coût d'installation.

• Rapidité de mise en place.

• La pose présente moins de danger.

• Moins de risque de blessures pour les animaux.

• Vérification quotidienne de la tension.

• Rigueur pour la mise en place de la prise de terre.

 

Marie-France Malterre

(publié le 25 mai 2012)

 



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