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Grands dossiers

Article 1 :

Moins de travail mais plus de charges

Si le temps consacré à l’alimentation des vaches diminue, la production de lait n’est pas toujours à la hauteur des attentes.

Chez les éleveurs qui ont opté pour la ration sèche, le premier motif de ce choix est le travail. Sur ce point, ils sont comblés. Le temps d’astreinte lié à l’alimentation est divisé par deux, selon une enquête menée par Gérard Losq, des chambres d’agriculture de Bretagne, et Philippe Brunschwig, de l’Institut de l’élevage (1), auprès de cinquante et un éleveurs. Le gain varie considérablement d’un élevage à l’autre. Autre motif de satisfaction, le travail est moins pénible: finis les silos à débâcher et le maïs à dessiler. Même quand les concentrés sont distribués à la brouette, la manipulation est plus aisée.

En revanche, les performances zootechniques ne sont pas toujours au rendez-vous. La quantité de lait augmente souvent moins qu’espéré. «En Bretagne, le gain moyen est d’environ 500 kg par vache, avec une ration sèche distribuée sur 8,6 mois», note Gérard Losq. Mais là encore, la hausse varie selon l’optimisation de la ration initiale et du potentiel laitier. «Le TB recule de 3,5 points en moyenne, parfois beaucoup plus, poursuit-il. Conséquence, une sous-réalisation du droit à produire corrigé de 11.000 litres, qui peut annuler la hausse de production.» Cette forte chute traduit une subacidose, résultat d’une fibrosité insuffisante de la ration ou d’apports de concentrés trop peu fractionnés. En particulier, il semble difficile de réguler les quantités ingérées par les vaches avec un nourrisseur (système Kempen). Non seulement elles risquent l’acidose, mais elles ne valorisent pas les quantités ingérées.

 

Prix en hausse

Vu le prix du concentré, ce dérapage coûte cher. Depuis l’été, il a augmenté de 50 à 60 euros/t, atteignant près de 250 €/t aujourd’hui. La ration est de 17 kg par jour et par vache (avec des fourchettes allant de 13 à 24 kg). «Souvent, les éleveurs avaient déjà des coûts alimentaires élevés en système maïs, de l’ordre de 83 €/1.000 litres contre 60 à 65 een moyenne en Bretagne, remarque Gérard Losq. Ils sont passés à 104 €/1.000 litres au premier semestre 2007. Aujourd’hui, l’un d’entre eux est à 140 €/1.000 litres.»

«La ration sèche baisse la marge de l’atelier laitier, convient un fabricant d’aliments. Mais la marge sur les cultures de vente compense une partie de la hausse du prix de l’aliment. Un blé qui double compenserait une hausse de 20 à 50% du concentré.» A condition d’en avoir implanté à la place du maïs ensilage. «Nous encourageons la paille plutôt que le foin, confirme Rémy Cherel, responsable ruminant chez CCPA. Les surfaces libérées par le maïs sont implantées en céréales pour la vente, en plus de la paille. Dans ce cas, le système tient la route économiquement.»

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(1) Résultats complets de l’étude à paraître dans la revue « Cap élevage » de février-mars 2008.

 

Faire consommer de la fibre

Malgré son apparente simplicité, la ration sèche exige du doigté. «Elle est très riche en concentrés, il faut donc absolument faire consommer du fourrage grossier aux vaches pour qu’elles ruminent», rappelle Philippe Brunschwig. Préconisation: de 7 à 10 kg de foin, ou de 6 à 9 kg de paille. Et pas n’importe quelle qualité. Le fourrage doit être appétent et très fibreux. Plutôt qu’un regain, mieux vaut une première coupe, même récoltée en pleine floraison, pas humide, sans terre, pas piquée et avec une bonne odeur. La paille doit être souple, très bien conservée et coupée pour être moins encombrante. «Au démarrage de la technique en 2005, certains troupeaux étaient en acidose, convient Rémy Cherel. Depuis, nous avons insisté sur l’apport de fibres, amélioré la digestibilité de la ration et sécurisé l’aliment concentré. Notre consigne est au moins 6 kg de paille détassée et au plus 6 kg de concentré par repas. Avec ce type de ration, les vaches sont moins en déficit énergétique en début de lactation, perdent moins d’état et reviennent mieux en chaleur.»

 

Moins d’abandons

Dans leur enquête, les chambres d’agriculture et l’Institut de l’élevage ont noté l’abandon de la ration sèche dans sept élevages bretons sur dix-huit. «Nous avons eu de 10 à 20% d’abandons au début, puis le nombre d’éleveurs s’est stabilisé», tempère Rémy Cherel. Mais tous en conviennent, la ration sèche se cantonnera à 5% des éleveurs au maximum.

par Elsa Casalegno

(publié le 15 février 2008)

 



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