La sécheresse que subit actuellement notre pays, peut-être plus forte qu'en 1976, doit faire prendre conscience que le stockage de l'eau apparaît comme une des solutions pour l'avenir : tel est le message que tentent de faire passer plusieurs organisations, dont la FNSEA et les chambres d'agriculture (APCA).
« Pour le moyen et le plus long terme, il s'agit de réfléchir, enfin et autrement, au stockage de l'eau. Depuis vingt ans, pour des raisons idéologiques, voire irrationnelles, notre pays a refusé de se donner les moyens de stocker dans un cadre agricole. Ce n'est pas ou plus acceptable », écrit le président de la FNSEA, Xavier Beulin, dans un courrier aux parlementaires.
« Il faut prendre des décisions et nous comptons sur vous pour prendre des initiatives sur le sujet. Le stockage de l'eau peut être une partie importante de la solution, tenons en compte », poursuit-il.
« En France, la solution serait d'arrêter de gaspiller l'eau dont bénéficie notre pays », défendent également la FNSEA, les Irrigants de France, les Jeunes Agriculteurs et Orama, dans un communiqué commun.
« Sur les 170 milliards de mètres cubes de pluies efficaces qui tombent chaque année sur notre territoire, il suffirait d'en stocker 300 à 400 millions (soit 0,2 %) pour pallier les situations de sécheresse », mettent en avant les organisations.
« La réduction arbitraire de la consommation d'eau en agriculture ne doit pas être une fin en soi car elle ne permettra pas de lutter contre les conséquences des sécheresses à venir. Les agriculteurs se sont déjà engagés depuis plusieurs années sur la voie des économies d'eau en adaptant leurs pratiques », expliquent-elles.
« Mais la logique d'économie a ses limites car l'agriculture ne peut pas se passer d'eau. Il est nécessaire de faire appel au pragmatisme afin de mettre en œuvre dès maintenant des solutions conciliant la préservation des ressources en eau et la croissance durable de l'agriculture française », poursuivent la FNSEA, les Irrigants de France, JA et Orama. Ils organiseront un colloque, à la fin de juin 2011, à Paris.
La sécheresse actuelle, qui touche toutes les productions végétales et animales, « révèle la nécessité de constituer des réserves d'eau pour répondre aux besoins en période sèche et notamment pour préserver le potentiel de production agricole. La France doit se doter, pour l'avenir, d'un plan ambitieux de mobilisation de ressources nouvelles en eau », déclare également l'APCA, dans un communiqué.
Elle affirme en même temps que les chambres d'agriculture « continueront à aider les agriculteurs à trouver et à développer des pratiques plus économes en eau, gérer collectivement les prélèvements, mener des expérimentations pour développer des cultures plus résistantes à la sécheresse et ainsi s'adapter au changement climatique ».
CASSER LES ELANS
vendredi 20 mai 2011 - 20h35
La mise en jachére, la baisse des prix des céréales et notament du maïs des 15 derniéres années, la réduction des subventions, la réduction de main d'oeuvre familial sur les exploitations ont été autant de facteurs décourageants à développer les retenues collinaires dans les régions et le sud ouest en particulier. Prendre les risques de faire face à de tel projet nécessiteront des moyens financiers trés importants. Certaines exploitations parfois asphyxiées financiérement auront d'énormes difficultés à engager des dizaines de milliers d' Euros. Faudra-t-il préférer des retenues de proximité à condition que la topographie s'y prête ou réaliser de gros ouvrages avec les difficultés de gestion , les dépenses de canalisation et de pompage ??? Des projets et des élans des années 1985-1990 auraient été plus facile à "avaler" à l'époque. La lourdeur de tels investissements pésent "lourds" et porte souvent à "regret" les années pluvieuses.... Celà traduit bien une agriculture souvent irrationnel limitée dans tous les cas par des revenus trop bas et une incapacité à constituer des "réserves"...