L'œuvre des volcans auvergnats

Du belvédère, des touristes admirent deux majestueux pitons volcaniques, ainsi décrits par l'écrivain Henri Pourrat : « Là, deux roches s'affrontent, la Tuilière, d'où l'on extrait les lauzes, ou tuiles de lave, et la Sanadoire, la Sonnante, ainsi nommée pour les gémissements que la bise tire de ses fissures. »

Aujourd'hui, la pierre qui les constitue, la phonolite, résonne toujours magiquement sous l'action du vent. Mais depuis longtemps, les habitants ne viennent plus s'y servir en lauzes pour couvrir leurs toitures.

En poursuivant la route, on parvient au lac de Guéry, porte d'entrée du Sancy. Ce massif constitue l'un des fleurons du Parc des volcans d'Auvergne. A partir de la Maison de la réserve naturelle de la vallée de Chaudefour débutent de merveilleuses randonnées.

Pour mieux découvrir tous les trésors de « cette petite tranche des Alpes, posée au milieu de l'Auvergne », il est possible de se faire accompagner par un guide (sur réservation).

Ce site recèle 500 espèces végétales, dont certaines endémiques, telle la jasione humble, qui date de la période glaciaire.

La réserve sert aussi d'écrin à 85 espèces d'oiseaux, 200 de coléoptères et 400 sortes de papillons.

En suivant le sentier du tour des crêtes, le randonneur parvient rapidement à une cascade puis à la curieuse source ferrugineuse Sainte-Anne, sodique et carbonatée.

Dans plusieurs sites auvergnats, l'eau de pluie, en s'infiltrant profondément dans le sol le long des failles, s'échauffe et arrache des sels minéraux aux roches. Sous l'effet de la pression et du gaz carbonique, l'eau remonte à la surface en curieuses « fontaines salées ».

Après trois kilomètres, le randonneur parvient au cœur du cirque. L'œil embrasse un panorama à 360 degrés. Les dernières neiges s'accrochent à la Perdrix et au puy Ferrand. Sur fond de puy de Cacadogne se découpent les étranges silhouettes de deux dykes volcaniques : la crête de Coq et la dent de la Rancune.

En poursuivant l'ascension, un étrange sommet émerge à l'horizon. De la pouzzolane, une pierre volcanique, pare la montagne de la Plate de couleurs irréelles, de l'orangé au rouge foncé.

Un milieu hostile où ne pousse aucune végétation : sur ce sol très léger, les plantes sont en effet déchaussées par l'alternance de gel et de dégel et ne résistent pas au vent violent qui souffle là-haut, à 1.537 mètres.

Chantal Béraud

(publié le 14 septembre 2012)