« La consommation de produits bio touche désormais les catégories les plus modestes, alors qu’elle était réservée auparavant aux plus aisés », affirme le Crédoc, Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie. Selon lui, « le succès du bio est une des manifestations les plus visibles » des changements d’habitudes des français en matière d'environnement « ces dernières années ».
L'organisme qui scrute le comportement des Français consacre sa publication « Consommation et mode de vie » du mois d'août à l'« Environnement : des bonnes intentions aux bonnes pratiques ».
Le Crédoc constate en général que si la « composante financière est toujours là, la prise de conscience se traduit dans les gestes du quotidien » par des « changements significatifs » dans les pratiques environnementales.
La consommation des produits bio en particulier touche désormais les catégories les plus modestes et n'est plus réservée « à une minorité plutôt aisée et très engagée » comme « il y a quinze ans », note le Crédoc.
Ainsi, « 52 % des personnes disposant de moins de 900 euros par mois consomment aujourd'hui des produits issus de l'agriculture biologique, contre 20 % en 1995 », estime l'organisme. Et 60 % des jeunes achètent de temps à autre ce type de produits, alors qu'ils n’étaient que 26 % il y a quinze ans, ajoute le Crédoc.
Les acheteurs réguliers ou occasionnels de produits bio se recrutent néanmoins toujours en plus grand nombre dans les catégories les plus aisées, tempère-t-il.
Mais « la préoccupation pour l’environnement n’est pas la seule explication de l’essor de ces denrées, qui jouissent aussi d’une image positive pour la santé et pour le goût », prévient le Crédoc. Selon l'organisme, « l’augmentation de l’offre en rayon et la bonne identification du label AB facilitent aussi cet engouement ».
En revanche, l'organisme note que cette progression des ventes de produits bio « est d’autant plus notable que la hausse des prix des denrées alimentaires et l’augmentation du coût du logement ont renforcé, ces dernières années, les contraintes budgétaires de nos concitoyens ».
Le Crédoc souligne également l'intérêt croissant de nos concitoyens pour « les produits fabriqués en France, enregistré dans plusieurs [de ses] enquêtes récentes ». Il associerait « une forme de solidarité économique avec les salariés et les entreprises françaises » à « des considérations écologiques » : le « made in France » limite les pressions environnementales exercée par le transport.