De nombreuses espèces animales et végétales réagissent au réchauffement climatique terrestre beaucoup plus rapidement que les estimations initiales, se déplaçant vers des zones plus froides trois fois plus vite, selon une recherche britanniques publiée jeudi.
Animaux et végétaux ont ainsi migré vers de plus hautes latitudes à un rythme moyen de 17,6 km par an et à des altitudes plus élevées deux fois plus rapidement que les scientifiques ne le pensaient jusqu'à présent, à savoir 12,2 mètres en moyenne par an pendant ces quarante dernières années.
« Ces changements sont équivalents à un éloignement des végétaux et des animaux de l'équateur de vingt centimètres par heure chaque jour et ce depuis quarante ans, et sont sans aucun doute liés au réchauffement climatique », souligne Chris Thomas, professeur de biologie à l'Université de York en Grande-Bretagne.
« Et ce mouvement va continuer pendant au moins le restant de ce siècle », prédit l'auteur principal de cette étude parue dans la revue américaine Science datée du 19 août 2011.
« Cette étude démontre que le réchauffement est planétaire provoquant un déplacement des espèces vers des latitudes et altitudes plus élevées », indique I-Ching Chen, de l'Université de York.
« Nous avons démontré pour la première fois que l'étendue du changement dans la distribution géographique des espèces est liée à l'ampleur du changement climatique dans ces mêmes zones », précise-t-il.
Ainsi, en Grande-Bretagne, le papillon commun a migré ces dernières décennies du centre de l'Angleterre pour se retrouver 220 km plus au nord, à Edimbourg, en Ecosse, précise David Roy, du Centre d'écologie et d'hydrologie à Wallingford (GB).
Des migrations similaires ont été observées chez une fauvette de couleur brune au cri perçant qui a migré 150 km vers le nord de la Grande-Bretagne ces vingt dernières années.
A Bornéo, ces chercheurs ont découvert que des papillons de nuit étaient montés en moyenne de 67 mètres en altitude ces dernières décennies.