Le gouvernement sud-africain entend interdire aux étrangers d'acheter des terres dans le pays dans cinq ans, mais il ne compte pas exproprier ceux qui en possèdent déjà, a indiqué mercredi le ministre du Développement rural et de la Réforme agraire.
« Le principe est que les étrangers ne devraient pas posséder de terre, mais devraient avoir des baux à long terme, avec un minimum de trente ans », a déclaré le ministre Gugile Nkwinti à des journalistes. « Il est possible que nous ayons des difficultés à rendre cette loi rétroactive sur cette question », a-t-il noté, selon l'agence Sapa. « Aller en arrière, c'est là où ça devient compliqué. Nous ne sommes pas sûrs que la Constitution le permette... Peut-être même que ce n'est pas souhaitable. »
Le gouvernement sud-africain souhaite accélérer sa politique de réforme agraire afin de corriger les déséquilibres hérités de l'histoire : une loi de 1913 n'accordait aux non-Blancs que 10 % du territoire sud-africain (une part ultérieurement portée à 13 %), et des agricultures blancs cultivent toujours la grande majorité des meilleures terres.
Une loi devrait être présentée au Parlement à la fin de l'année, mais les étrangers ne pourront plus acheter de terres à la fin de la législature, dans cinq ans, a précisé M. Nkwinti. Entre 5 et 7 % des terres sont actuellement dans des mains étrangères en Afrique du Sud, selon ses services.