Selon une étude Agreste portant sur la période 1981-2012, les sols agricoles ont perdu 7 % de leur surface au profit des sols artificialisés. Les sols naturels (surfaces boisées, landes, friches, maquis, garrigues et autres occupations naturelles) sont quant à eux restés stables.
Source France Agricole, d'après SSP - Agreste - enquête Teruti-Lucas
L'artificialisation des terres s'effectue à un rythme plus ou moins élevé en fonction des périodes. Si elle était relativement forte au cours de la décennie 1990 (avec une moyenne de 76.000 ha/an), elle s'établit à un niveau plus faible (42.000 ha/an) pour la période 2010-2012. Au cours de la dernière décennie, elle a subi plusieurs fluctuations, dont un pic en 2006-2008 qui fait suite à la loi Fillon de 2003 qui a introduit de nouvelles dispositions d'anticipation de départ à la retraite.
Ce phénomène d'artificialisation des sols, apparu au cours des trente dernières années, explique le ministère, est dû « au dynamisme démographique mais aussi à l'évolution de la composition des ménages et des comportements de localisation sur le territoire ». En effet, les nouveaux modes de vie influent sur le type d'habitation et d'infrastructure demandé par la population.
La tendance 2010-2012 à un ralentissement des pertes de sols agricoles peut s'expliquer par de nouvelles politiques d'urbanisation mais également par la crise du BTP ou encore le frein au départ anticipé à la retraite.
La déprise des sols agricoles est inégale sur l'ensemble du territoire. Si elle est très forte dans les régions du Sud-Est (Provence-Alpes-Côte d'Azur et Languedoc-Roussillon), elle est plus faible sur « la diagonale où la progression démographique est la plus faible : Lorraine, Champagne-Ardenne, Bourgogne et Limousin. »