«Au Crédit Agricole, il n'y a pas de restriction du crédit, assure Michel Clavé, directeur de l'agriculture et de l'agroalimentaire à Crédit Agricole SA. Nous portons nos efforts sur les récents investisseurs, principalement les producteurs de lait, pénalisés par la baisse des prix.»
Sur le terrain, les difficultés de trésorerie sont bien réelles: les lignes de trésorerie sont davantage utilisées, les dépôts à vue et les comptes à terme sont vidés pour être réinjectés dans l'exploitation et les encours de court terme ont progressé de 5% en juin 2009 par rapport à juin 2008.
«C'est la baisse des prix et l'érosion des marges qui créent ces tensions de trésorerie, ce n'est pas un problème de financement», affirme Michel Clavé. D'ailleurs, le Crédit Agricole se dit présent aux côtés des agriculteurs. «Nous finançons des courts termes relais en attendant les primes Pac de décembre, à des taux de 2 à 3,5% environ. Nous proposons également la consolidation des emprunts à court terme en moyen terme de cinq ans à 3%.»
Malgré un contexte économique difficile, l'activité de la banque verte résiste bien. Avec 4 milliards d'euros de nouveaux prêts à moyen et long terme d'équipements accordés sur les huit premiers mois de l'année 2009, l'activité du Crédit Agricole reste relativement élevée, commente Michel Clavé. Cela représente 12% de moins qu'à la même période en 2008 (année exceptionnelle), mais c'est mieux que la baisse de 20% que prévoyait le groupe.
La baisse a été contenue par l'augmentation des financements de projets photovoltaïques, la poursuite des mises aux normes et par des taux de crédit intéressants. Néanmoins, la réalisation de prêts a baissé dans le domaine de l'installation (prêts bonifiés), dans le secteur des grandes cultures, celui de la polyculture-élevage, en matière de foncier et de bâtiments.