Agritechnica révèle les tendances du machinisme pour les deux prochaines années

Le salon d’Hanovre, qui se termine samedi 17 novembre, a connu un succès sans précédent avec plus de 150.000 visiteurs venus de toute l’Europe. La plupart des constructeurs ont choisi l’Agritechnica pour révéler leurs innovations pour les deux prochaines années. Petit tour d’horizon des tendances par type de matériel.

Tracteurs: motorisation Tier 3 et suspensions

L’innovation en tracteur est essentiellement guidée par la réglementation. Le passage à une motorisation conforme aux normes antipollution Tier 3 permet d’apporter la technologie de l’injection par Common Rail sur des tracteurs de moins de 100 ch. Coté confort, les suspensions de cabine, de siège et d’essieu, s’imposent avec la mise en application de la directive européenne sur les vibrations. Au niveau des biocarburants, la plupart des tractoristes proposent des engins compatibles avec le biodiesel et les deux marques motorisées par Deutz (Deutz-Fahr et Fendt) proposent une garantie sur une série spéciale adaptée pour la carburation à l’huile. Cependant, le cours du colza semble avoir porté un sérieux coup de frein au biodiesel et à l’huile. Contrairement à l’édition de 2005 où la compatibilité était au centre des préoccupations, les agriculteurs présents en 2007 affichaient une nette baisse de motivation. En revanche, les moteurs hybrides fioul-électricité ont stimulé la curiosité des visiteurs.

Récolte des céréales: amélioration des détails

Pas de révolution dans le concept même des machines, si ce n’est la confirmation du développement des machines hybrides (combinant un système de battage classique à un ou deux rotors de séparation à la place des secoueurs). Sur les machines conventionnelles, la présence d’un second rotor derrière le batteur devient incontournable. Les autres innovations concernent les dispositifs de régulation du débit et du système d’avancement en fonction de la charge.

Le salon dévoile aussi des évolutions sur les barres de coupe avec des systèmes de grande largeur rabattables pour atteindre le gabarit routier et des tables télescopiques.

Récolte des fourrages: le biogaz change la donne

L’Allemagne a rapidement pris le virage du biogaz et il n’est plus rare de rencontrer des installations alimentées par plus de 800 hectares de maïs ensilage. Le maïs destiné aux fermenteurs requiert moins de précaution que celui qui est récolté pour l’alimentation du bétail et la récolte peut donc s’effectuer dans des conditions météo moins favorables. Ce qui prime avant tout, c’est le débit de chantier. A cet effet, plusieurs constructeurs proposent maintenant des combinaisons de plusieurs faucheuses pouvant couper le fourrage sur 15 mètres pour des rendements de 10 ha/h. Derrière, l’ensileuse doit être capable de charger ce fourrage sans ralentir la cadence, ce qui explique le développement de machines de plus de 800 ch. Le biogaz nécessite aussi un conditionnement intensif du fourrage, très gourmand en puissance.

Travail du sol: gestion accrue des pailles

Fenêtre météo réduite, pailles vertes, coupe haute: autant de nouveaux paramètres qui rendent la gestion des pailles problématique. La plupart des constructeurs proposent des trains d’outils conçus pour gérer les pailles à adapter à l’avant des organes de préparation du sol. Certains offrent des combinés complets avec successivement des outils pour gérer les pailles, réaliser un premier travail du sol et enfin préparer le lit de semences.

Pour le semis, la tendance est à la précision grâce au recours à l’électronique. Ainsi, des améliorations ont été apportées sur homogénéisation de la distance entre graines sur un même rang. Pour les gros débits de chantier, certains constructeurs proposent des trémies cloisonnées qui permettent d’embarquer en même temps semence et engrais.

Matériel d’élevage: boom des mélangeuses automotrices

L’essentiel du matériel spécifique à l’élevage, dont les salles de traite, est généralement absent de l’Agritechnica puisqu’un salon spécifique, Eurotier, lui est consacré tous les deux ans. Seules les matériels mobiles étaient donc présentés, parmi lesquels les mélangeuses. Dans ce domaine, pas de révolution technique mais un véritable boom de l’automotrice qui est désormais présente chez plus de 90% des constructeurs représentés à Hanovre.

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