La France a affirmé mercredi qu'elle souhaitait le maintien du budget de l'aide alimentaire européenne, alors que 20 millions de personnes souffrent de la faim sur le continent.
« Ce que nous défendons avec les associations caritatives, c'est avant tout la nécessité de préserver un budget consacré uniquement aux aides alimentaires », a déclaré le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, dans un entretien publié, le 17 octobre 2012, par le quotidien La Croix.
M. Le Foll, qui participait, mardi, à la Journée mondiale de l'alimentation au siège de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), s'est accordé avec ses « homologues italien et espagnol pour défendre l'objectif d'une politique alimentaire face à la Commission européenne qui veut mettre fin à l'actuel programme d'aide aux plus démunis ».
« Toute suggestion selon laquelle la Commission européenne cherche à mettre fin à l'aide pour les démunis en Europe est erronée », a fermement réagi un porte-parole de la Commission. « La Commission européenne s'est toujours battue pour maintenir le programme d'aide aux plus démunis, y compris en 2011 quand la Cour de justice a invalidé la base juridique du programme », a assuré Jonathan Todd, porte-parole du commissaire européen en charge des Affaires sociales, Laszlo Andor.
Il a rappelé que la Commission avait « réussi à maintenir le programme pour 2012 et 2013 ». M. Todd a précisé que la Commission proposerait, le 24 octobre 2012, la mise en place d'un « fonds qui consacrerait quelque 2,5 milliards d'euros pour aider les personnes les plus démunies », dans le cadre du budget pluriannuel 2014-2020. Ce nouveau programme serait étendu « aux personnes sans abri et aux enfants en situation de pauvreté grave ». « C'est entre les mains des Etats membres », a-t-il souligné, ajoutant que c'est « ensemble que nous arriverons à réduire la pauvreté de 20 millions de personnes dans l'UE d'ici à 2020 ».
Le ministère français de l'Agriculture a reconnu que, dans ce dossier, la Commission européenne ne faisait que prendre en considération la position de certains Etats opposés au maintien en l'état de cette aide. Selon M. Le Foll, « il y a un débat pour changer la nature de l'aide alimentaire [de l'ordre de 500 millions d'euros par an au niveau européen, dont 70 pour la France] et la transformer en aide à la pauvreté ». Le ministre a assuré qu'il entendait se « battre » pour « maintenir une politique spécifique d'aide alimentaire aux plus démunis ».