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Alimentation

Une bonne conduite ne dépend pas des étiquettes (conférence)

Publié le mardi 23 septembre 2014 - 19h03

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Safagr'idées organisait une rencontre le 23 septembre 2014 à Paris. Avec une question de fond : peut-on amener les consommateurs à avoir une conduite vertueuse en matière d'alimentation grâce au nouvel étiquetage ? La réponse serait plutôt négative.

 

A partir de décembre 2014, le règlement européen rend l'étiquetage nutritionnel obligatoire pour les denrées alimentaires pré-emballées. Six nutriments en particulier devront être détaillés : lipides, acides gras saturés, glucides, sucres, protéines et sels. Ils seront exprimés pour 100 g ou de 100 ml de produit.

 

La ministre française de la Santé, Marisol Touraine, a annoncé également le 19 juin 2014 en présentant sa prochaine loi sur la santé, qu'elle envisageait l'instauration d'un code de couleur obligatoire : un produit trop gras aurait la couleur rouge tandis qu'un produit allégé se verrait attribuer la couleur verte. Entre ces deux extrémités existerait un dégradé de trois autres couleurs.

 

 

« Pas de mauvais aliment. Seuls les excès le sont »

 

Outre le risque de violer la loi européenne dite « Inco », cette lutte permettra-t-elle de diminuer les maladies nutritionnelles ? La réponse des différents intervenants à la rencontre de la Saf pourrait se concentrer dans la phrase qui ouvrait l'intervention du professeur Jean-Michel Lecerf, chef du service de nutrition à l'institut Pasteur de Lille : « Il n'y a pas de mauvais aliment. Seuls les excès le sont. »

 

L'absence des associations de consommateurs, qui ont refusé de venir débattre lors de ce colloque, n'a certes pas favorisé le développement de positions contradictoires. Mais l'ensemble des intervenants argumentait dans le même sens : d'accord pour satisfaire à l'obligation d'étiquetage imposé par l'Europe, mais cela ne résoudra pas les problèmes de santé.

 

Seuls 16 % des consommateurs liraient les étiquettes. Et surtout les plus avertis ! Les éléments d'information exigés demandent à eux seuls une connaissance approfondie des équilibres alimentaires. Ensuite, ce qui compte ce n'est pas chaque aliment séparé mais les portions ingérées, la diversité des produits, la fréquence de la consommation, l'état de santé de chacun, l'âge, ses dépenses physiques.

  

 

Feux tricolores

 

Selon le professeur Lecerf, la première prévention serait d'éviter la sédentarité. Le rôle de l'éducation familiale a été également souligné, tout comme l'aspect convivial du repas. Sur les codes de couleur, Michele Pasca-Raymonda, ancien directeur général à la Commission européenne, qui a beaucoup travaillé sur ce dossier, a rappelé l'exemple anglais. Trois codes de couleur (vert, jaune, rouge) peuvent figurer sur les étiquettes alimentaires pour mesurer la dangerosité alimentaire (traffic light). La démarche est facultative, mais un facultatif largement encouragé par les chaînes de distribution qui concentrent 95 % du marché.

 

« Le résultat pour les produits de haute qualité avec appellation d'origine est destructeur : le Parmesan (DOP) ou le Brie de Meaux (AOP) ont évidement une étiquette rouge comme tout fromage de qualité qui se respecte. A leurs côtés prennent place dans les rayons anglais, des produits qui jouent sur une dénomination proche mais allégés : du brie de Somerset allégé, moins cher et qui bénéficie d'une étiquette jaune ». « L'étiquetage devient une barrière douanière puissante », souligne-t-il.

 

Toutes les huiles, le foie gras et la charcuterie seraient marqués au fer rouge. D'autres initiatives de logos ont vu le jour en Europe du Nord : ce sont les logos positifs, vert par exemple apposés sur les aliments à conseiller. Selon Michèle Pasca-Raymondo, ils pourraient davantage obtenir l'aval de la Commission européenne qui n'apprécie pas particulièrement les codes de couleur « feux tricolores ». L'Italie a déposé plainte contre le système britannique.

 

Finalement, pour les participants au colloque, c'est dans la diversité de l'alimentation et le respect de portions raisonnables suivant son poids et son âge que réside la solution. « Un régime alimentaire c'est ce que l'on mange, comment on le mange et surtout comment on bouge », a expliqué l'un des participants.

 

Marie-Gabrielle Miossec


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