Les fabricants d'aliments pour animaux (1) ont réclamé, mercredi à Paris, un véritable plan protéines pour l'approvisionnement de leurs usines et une « exemption temporaire » d'écotaxe sur les poids-lourds.
Si les fabricants d'aliments donnent acte au gouvernement de vouloir relancer l'élevage en France, en revanche ils ne digèrent pas l'écotaxe sur les poids-lourds qui doit entrer en vigueur le 1er octobre 2013. Pour la profession, qui livre 21 millions de tonnes d'aliments, ce serait un surcoût annuel de 25 millions d'euros au minimum. Soit à peu près le résultat net que dégage le métier. Et, pour l'éleveur, une hausse d'environ 0,5 à 1 euro par tonne d'aliment.
« Les conditions de l'élevage ont gravement changé » depuis l'adoption de l'écotaxe en 2009, plaide Alain Guillaume, le président du Snia. Pour Jean-Luc Cade, président de Coop de France nutrition animale (CFNA), avec l'écotaxe « on se tire une balle dans le pied » au moment où les productions animales connaissent une « situation extrêmement alarmante ». Un argument déjà mis en avant par la filière laitière, entendu par les parlementaires au printemps dernier, qui ont finalement exempté les camions-citernes.
La conférence de presse du Snia et de CFNA – la première tenue en commun par les deux syndicats – a été l'occasion d'en appeler à une relance d'ampleur de la production de protéines végétales. La réforme de la Pac en fournit l'occasion dans la mesure où elle autorise l'affectation de 2 % des aides du premier pilier au soutien des cultures riches en protéines (pois, soja, lupin...). Potentiellement, ce sont 3 millions de tonnes de graines de légumineuses qui pourraient être produites en France, en substitution d'un tiers des tourteaux de soja d'importation.
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(1) Snia (Syndicat national de l'industrie de la nutrition animale) et Coop de France nutrition animale.