Le Comité parlementaire de suivi du risque ambroisie s'est déplacé mardi dans le Jura, département où la plante invasive fortement allergène est en pleine progression comme un peu partout en France. A ce jour, plus de 90 % des départements sont touchés. Et selon une étude publiée le 25 mai 2015 dans la revue Nature Climate Change par des chercheurs du CNRS, du CEA, de l'Ineris et du RNSA, « la concentration en pollen d'ambroisie pourrait quadrupler d'ici à 2050 ».
Lors de cette visite, le comité a donc rappelé « la nécessité absolue de lutter individuellement et collectivement contre cette plante. La situation en France ne doit pas ressembler à celle de la Hongrie où 50 % du territoire est touché ». « Étant donné que 80 % du pollen d'ambroisie émis dans l'atmosphère est issu des parcelles agricoles, le Comité parlementaire encourage tout particulièrement les agriculteurs, qui sont les premières victimes de cette « supermauvaise herbe », à lutter efficacement contre cette espèce invasive », selon un communiqué.
Nommer des « référents ambroisie » communaux
« Si beaucoup d'efforts sont réalisés sur le terrain, le risque est de voir une lutte non coordonnée avec un mitage des actions », soulignent les parlementaires, qui proposent ainsi des actions concertées en cinq points. Avec en premier lieu, la définition d'un objectif concret partagé par tous : « La lutte contre l'ambroisie vise à interrompre le cycle de reproduction de la plante et à éviter la dispersion des graines dans le but de réduire progressivement le stock de graines présent dans le sol. » Ensuite, la lutte doit être coordonnée, sous l'autorité du préfet, et territoriale. Sur ce point, les parlementaires se désolent que la proposition de loi sur la lutte contre l'ambroisie n'ait pas encore été votée, le gouvernement ayant décidé de l'entendre à d'autres espèces invasives. Un dispositif sera débattu dans le cadre de la loi sur la santé en septembre prochain.
Par ailleurs, le comité parlementaire propose que des « référents ambroisie » communaux soient nommés et formés pour décliner le plan de lutte au niveau de la commune. Il demande à ce que les chambres d'agriculture veillent à la mise en œuvre de bonnes pratiques agricoles. Enfin, « une attention particulière doit être apportée aux cours d'eau puisqu'on note l'impossibilité de recourir à des produits phytosanitaires permettant de limiter la dissémination naturelle des graines d'adventices. »