Environ deux millions d'abeilles ont été remises le 28 mars 2015 sur un champ de l'Ariège situé entre Fabas et Gerizols à des apiculteurs touchés jusqu'à 70 % de mortalité de leur cheptel durant ces deux dernières années en France, a constaté un correspondant de l'AFP.
Ce don émane d'apiculteurs de l'ensemble du pays qui avaient pris la route vendredi pour, dans un premier temps, charger des essaims de 70 apiculteurs donateurs du Nord-Est, de l'Ouest, du Sud-Ouest et du Sud-Est. Sous une pluie battante, les apiculteurs, le visage protégé contre d'éventuelles attaques d'abeilles, ont formé une chaîne pour se passer les essaims, disposés dans des boîtes. Etape suivante : l'association Sol'Abeille sera chargée de mutualiser les essaims pour relancer des colonies d'abeilles.
Ces essaims ont été remis en présence de conseillers régionaux et du député de la Haute-Garonne Gérard Bapt (PS), coauteur avec Delphine Batho (PS) d'un amendement voté la semaine dernière interdisant les néonicotinoïdes, réputés toxiques notamment pour les abeilles, à compter de janvier 2016.
Chute de la production française de miel
Cette opération inédite est le résultat d'un appel aux dons lancé en novembre après l'hécatombe exceptionnelle qui avait touché les ruches de l'Ariège et des Pyrénées-Orientales à l'hiver 2013-2014. Les analyses effectuées depuis ont montré « des traces de molécules contenues dans des produits antiparasitaires » pour le bétail, utilisés dans le cadre de la lutte contre la fièvre catarrhale ovine (FCO), a expliqué à l'AFP Alain David, coordinateur de la FFAP (Fédération française des apiculteurs professionnels).
La production de miel en France en 2014 a baissé d'un tiers par rapport à l'année précédente pour tomber à environ 10.000 tonnes, le niveau le plus bas depuis 20 ans.
La France et l'Europe sont en déficit d'abeilles, en raison d'une surmortalité des colonies, liée à une dégradation de leur environnement et à l'utilisation de pesticides, considérés par les apiculteurs comme l'une des causes majeures de leur disparition.