Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll s'est dit vendredi favorable à la création d'un label « Miel de France », tout en militant également pour un « effort supplémentaire » pour faire baisser l'utilisation des phytosanitaires, dont certains sont nocifs pour les abeilles.
Stéphane Le Foll, qui s'exprimait sur France Bleu Provence avant d'inaugurer dans l'après-midi une maison de l'apidologie (de recherche sur les abeilles) dans le Var, a aussi annoncé la prochaine mise en place de mesures pour améliorer la « qualité sanitaire des essaims » et « organiser la production d'essaims et de reines en France ».
Il a également plaidé pour « des efforts dans le domaine de l'utilisation des phytosanitaires, c'est un plan Ecophyto II, pour réduire l'utilisation des phytosanitaires ». « Il y a un effort supplémentaire à faire, on est en train de le mettre en place avec (un) plan Ecophyto II pour réorganiser les choses et faire en sorte qu'on soit en capacité de préserver les abeilles », a-t-il ajouté.
Les apiculteurs demandent l'interdiction totale des insecticides néonicotinoïdes, visés par un moratoire partiel au niveau européen. La Commission européenne est en train de faire le bilan de cette mesure appliquée depuis deux ans.
Chute de la production française
Confrontée à une surmortalité des abeilles depuis de nombreuses années, la production française de miel s'est effondrée, passant de plus de 30.000 tonnes en 1995 à environ 10.000 tonnes en 2014. En retour, les importations de miel ont explosé et s'élèvent désormais à environ 30.000 tonnes.
Face à cette situation, Stéphane Le Foll a plaidé vendredi pour une meilleure organisation de la filière et la mise en place d'un label « Miel de France ».
« On perd des essaims, il y a la mortalité des abeilles, mais c'est lié aussi à la nécessité qu'on a chez les apiculteurs d'avoir une organisation qui soit plus structurée », a argué le ministre. « Aujourd'hui, il y a des professionnels, des amateurs semi-professionnels et des amateurs, tout ça dans une organisation et une structure de filière qui n'est absolument pas organisée, soyons clairs », a-t-il dit.
« Je souhaite en particulier poursuivre le travail que j'ai fait dans d'autres secteurs et arriver à constituer un label du miel de France. (...) On aura là aussi capacité à redresser à la fois la production parce qu'il y aura derrière une demande très claire et très identifiée pour les consommateurs », a-t-il affirmé.
Le ministère de l'Agriculture a par ailleurs annoncé dans un communiqué vendredi la création d'un certificat de compétence « pour professionnaliser le métier d'apiculteur ». Baptisé « certi api », il est destiné aux « apiculteurs professionnels et aux apiculteurs prestataires auprès de tiers ».
A télécharger : Le bilan du Plan de développement durable de l'apiculture (ministère de l'agriculture, 19 juin 2015)