L'Argentine ne pourra bientôt plus honorer ses contrats d'exportation agricoles en raison de la faiblesse des stocks à Rosario, principal port d'exportation du pays, provoquée par le conflit entre le «campo» (les agriculteurs) et le gouvernement, a indiqué jeudi un responsable du secteur.
«Les marchandises continuent de ne pas entrer au port (de Rosario) et les stocks de grains (céréales et soja) s'épuisent. L'Argentine ne peut déjà plus honorer certains contrats d'exportation», a affirmé Alberto Rodriguez, directeur du Centre des exportateurs de céréales d'Argentine.
Quelque 75 bateaux croisent au large de Rosario dans l'attente de pouvoir charger, selon M. Rodriguez. «Chaque bateau ainsi retardé occasionne des pertes pour un montant moyen de 70.000 dollars par jour, et pire, cela mine le crédit du pays comme fournisseur d'aliments», a-t-il ajouté.
Environ cinq camions sont entrés chaque jour à Rosario au cours des cinq derniers jours contre une moyenne quotidienne de 5.118 véhicules, selon la Bourse de commerce de cette ville, capitale de l'agroalimentaire argentin.
Les agriculteurs argentins, qui protestent contre une hausse des taxes à l'exportation de soja, principale richesse agricole du pays, et contre la politique d'interventions du gouvernement sur les marchés des cérales, ont levé lundi leur mouvement de grève. Mais, des dizaines de transporteurs routiers de céréales continuaient jeudi à bloquer des routes, pour protester contre les conséquences de cette grève et l'absence de travail qu'elle continue, selon eux, à provoquer.
L'Argentine exporte normalement des produits agricoles et agroalimentaires pour une valeur de quelque 35 milliards de dollars, soit plus de la moitié des exportations totales du pays (55 mrds de dollars).
Elle est le premier exportateur mondial de farine et d'huile de soja, le troisième pour les graines de cet oléagineux, le second pour le maïs et le cinquième pour le blé.