La grève des agriculteurs commençait vendredi à faire sentir ses effets dans l'approvisionnement en lait, viande ou combustibles, selon les entreprises du secteur.
Les agriculteurs, qui protestent contre une hausse des taxes, ont établi des barrages filtrants pour empêcher le passage des camions chargés de grains (céréales et soja) à destination des ports d'exportation. Mais les camionneurs ainsi pénalisés ont décidé à leur tour de bloquer le trafic, empêchant ainsi le ravitaillement de nombreuses villes du pays.
La coopérative Sancor, une des plus importantes du secteur laitier, a indiqué que quelque 500.000 litres de lait étaient bloqués par ces barrages routiers et plusieurs camions ont été contraints de vider leurs cuves de ce lait devenu impropre à la consommation.
Le manque de lait «commencera à se faire sentir entre vendredi et samedi», a indiqué Sergio Montiel, porte-parole de cette coopérative qui regroupe des milliers de petits éleveurs laitiers.
La situation devrait également commencer à se détériorer en ce qui concerne les exportations de grains. «Si la grève continue de cette façon, il y a aura des problèmes à partir de la semaine prochaine», a affirmé cette semaine le président de la Bourse des céréales de Buenos Aires, Ricardo Forbes. Les bateaux connaissent d'ores et déjà des retards et certaines usines de trituration du soja pour la production de farine et d'huile sont paralysées, selon la Bourse de commerce de Rosario, capitale de l'agroalimentarie agentin.
Les agriculteurs argentins, en guerre contre le gouvernement qui a décidé en mars une hausse de 25% de la taxe sur les exportations de soja, principale richesse agricole du pays, a décidé lundi de prolonger d'une semaine ce mouvement de grève.
L'Argentine est l'un des principaux pays producteurs d'aliments dans le monde. Ce pays est le troisième exportateur mondial de graines de soja.