Les principales organisations agricoles argentines ont annoncé dimanche qu'elles allaient suspendre la grève de la commercialisation des grains (soja et céréales) destinés à l'exportation, dans des déclarations à la presse.
Hugo Biolcati, vice-président de la Société rurale argentine (SRA), a confirmé que les producteurs devaient reprendre la vente de grains destinés à l'exportation à partir de lundi matin. Il s'est montré confiant dans un retour progressif à la normale sur les routes.
La plupart des barrages établis sur les routes par les agriculteurs, mais aussi par des camionneurs en colère, ont été levés, mais des blocages persistaient cependant sur certaines routes là où des agriculteurs «autoconvoqués», qui ne se reconnaissent pas dans les organisations agricoles, ont décidé de maintenir le mouvement. Certains camionneurs continuaient également à bloquer certaines voies de communication, faute de travail, selon un de leurs dirigeants.
«Pour l'instant, ils (les agriculteurs) ne nous ont pas appelés pour charger» les camions de grains, a ainsi déclaré lundi Ruben Agugliaro, président de la Chambre argentine des transporteurs routiers.
La situation devrait revenir rapidement à la normale, ont promis les dirigeants agricoles ce week-end, qui attendent désormais un geste du gouvernement.
Le Défenseur du peuple, équivalent d'un médiateur de la République, a convoqué lundi les parties prenantes au conflit pour tenter de reprendre un dialogue interrompu depuis le 23 mai. Le gouvernement n'a toutefois pas confirmé qu'il enverrait des représentants à cette réunion.
La présidente argentine, Cristina Kirchner, devait toutefois prononcer dans la soirée, devant de nombreux responsables politiques, gouverneurs ou parlementaires, un discours présenté comme «important» par l'agence de presse officielle Telam. Le contenu de ce discours n'a toutefois pas été révélé.
Le gouvernement argentin a jusqu'à présent refusé de remettre en cause la hausse de 25% de la taxe à l'exportation de soja, principale richesse agricole du pays, à l'origine de ce conflit.
Le «campo» argentin s'insurge également contre une politique d'interventions constante de la part du gouvernement, soucieux d'éviter tout emballement du prix des produits alimentaires (viande, lait ou pain) dans les supermarchés argentins.
L'Argentine est l'un des principaux exportateurs mondiaux de céréales et de soja. Les bateaux pour l'exportation connaissent d'ores et déjà des retards et certaines usines de trituration du soja ont été paralysées, selon la Bourse de commerce de Rosario.