Présent au salon Innov-Agri, Groupama a réuni mardi la FNSEA, l’Assemblée des chambres d’agriculture (APCA) et les Jeunes Agriculteurs (JA), pour dresser un bilan des quatre ans d’expérimentation de l’assurance récolte.
«Le produit assurance multirisque climatique suscite un vrai intérêt de la part des agriculteurs et est prêt à s’installer dans la durée», a déclaré Robert Drouet, vice-président de la fédération nationale Groupama.
Treize aléas sont aujourd’hui garantis par cette assurance: grêle, gèle, tempête, sécheresse, coup de soleil, excès de température, tourbillon de chaleur, vent de sable, poids de la neige, excès hydrométrique, excès d’eau, inondation et pluie violente.
A la fin de 2007, l’expérimentation couvrait 3,3 millions d’hectares, représentant 12% de la SAU. En trois ans, 30.000 sinistres ont été enregistrés, pour un total de 125 millions d’euros d’indemnisation.
«Une protection performante pour un coût moyen abordable de 17 euros par hectare», a précisé Stéphane Gin, de Groupama.
Le premier assureur agricole entend maintenant développer son produit pour les secteurs de l’arboriculture et des fourrages. Pour Robert Drouet, «il faut apporter une réponse pour l’ensemble des filières. Mais la mise en marche reste conditionnée à une décision politique».
Les organisations professionnelles ont unanimement affirmé la nécessité d’une réaction des pouvoirs publics pour mettre en œuvre le dispositif au niveau national. La principale préoccupation porte sur la nécessité d’une réassurance publique.
«Contrairement à ce qu’affirme le gouvernement, a tenu à rappeler Guy Vasseur, vice-président de l’APCA, un système privé ne permet pas la réassurance.» Le coût estimé de ce soutien public aux assureurs en cas de catastrophe serait de 3 milliards d’euros, «soit plus du tiers des fonds propres de Groupama», a précisé Stéphane Gin, à titre de référence.
«Une assurance qui marche doit être accompagnée par les pouvoirs publics de manière pérenne, a ajouté Jean-Luc Poulain, de la FNSEA. Or les caisses de l’Etat sont vides. La solution doit être trouvée au niveau européen.»
Selon les intervenants, les discussions en cours sur «l’après-Pac 2013» devraient permettre de clarifier les conditions d’un cofinancement européen. Il reste à négocier les modalités et les sources de ce soutien.
Pour l’heure, si Groupama s’estime prêt à généraliser son produit sur les risques assurables pour remplacer le Fond national des calamités (FNGCA), la situation reste au point mort, en l’absence de réelle volonté politique publique.
«Il vaut pourtant mieux gérer les marchés que les crises, a lancé William Villeneuve, président de JA, ça coûte moins cher !»
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