50 ans, le bel âge et la pique toujours acérée, la volaille de Loué défend bec et griffes son avenir. Qui passe par une reconnaissance de ses efforts qualitatifs et environnementaux. Depuis plusieurs années, la communication des Fermiers de Loué insiste sur les efforts comme la liberté des volatiles après six semaines de claustration et les haies replantées aux bords des exploitations.
Entre la presse à huile pour une valorisation des matières premières locales, l'absence d'OGM, l’installation de kilomètres carrés de panneaux solaires, sans oublier le projet d'éoliennes, la coopérative agricole des fermiers de Loué (Cafel), revendique une «haute valeur environnementale».
La Cafel pense ainsi avoir droit, au même titre que le bio, à entrer dans le cahier des charges de la restauration collective pour ses 20% de «produits alternatifs biologiques» sur les traces du Grenelle de l’environnement.
Face à l’érosion de la consommation de poulets entiers et la faible part de marché des labels en découpe, ce marché est plus qu’attirant.
Lors de l'assemblée générale du samedi 31 mai, François Fillon est venu soutenir cette demande. Le premier ministre élu dans la Sarthe suit les AG de Loué depuis 25 ans comme l’a souligné Alain Allinant, réélu président de la Cafel.
«Développer des qualifications environnementales supplémentaires, ce n’est pas changer de métier: c’est simplement adosser son avenir à une des principales évolutions de la société actuelle. Voilà d’ailleurs ma réponse à votre demande d’imposer des produits de Label rouge dans le cahier des charges de la restauration collective au même titre que les produits Bio. A terme, ces cahiers des charges ont vocation à intégrer des produits dits ''de haute valeur environnementale''. Or, plusieurs de vos produits labellisés répondent déjà à différents niveaux de cette future certification. Nous veillerons à définir ces normes au plus près de vos savoir-faire.»
Le premier ministre a par ailleurs été chaleureusement applaudi par les 3.000 participants de l’AG de la Cafel, lorsqu’il a rappelé la position de la France et de nombreux pays de l’UE, définitivement opposés au poulet chloré américain: «Nous n’avons pas mis en place des techniques d’hygiène efficaces ni développer une véritable éthique de la précaution sanitaire pour accepter un recul pareil. La France exprime depuis le Conseil des ministres du 17 avril son refus du projet.»
Petits comptes de blé En 1960, le Smic mensuel, ramené en euros 2006, représentait le prix de 1123 baguettes de 250 g ou 46,8 kg de poulet de Loué. Celui de 2008 permettrait d’acheter 1505 baguettes ou 258,4 kg de poulet de Loué… Il fallait 24 baguettes pour acheter un kg de cette volaille en 1960, il n’en faut plus que 6… Insistant sur ces chiffres, le directeur de la Cafel, Yves de la Fouchardière, rappelle que c’est le même blé qui permet de produire l’un ou l’autre. |