Quelques centaines de personnes se sont rassemblées dimanche contre le projet de barrage de Sivens, dans le Tarn, et ont reboisé symboliquement une partie du chantier défriché, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les manifestants sont pour la plupart venus en famille pique-niquer dans une prairie proche du chantier où le déboisement a débuté le 1er septembre 2014 et s'est récemment accéléré.
Le site a été le théâtre de heurts sporadiques entre forces de l'ordre et opposants, bien décidés à empêcher la destruction de la zone humide du Testet, un réservoir de biodiversité de 13 hectares situé sur la commune de Lisle-sur-Tarn, près de Gaillac.
« C'est de la défense de l'écosystème humain, donc de l'intérêt général, qu'il s'agit », a estimé Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à la présidentielle de 2012, dans une lettre lue sur une tribune installée dans le champ.
« L'humanité ne peut consommer plus de ressources que l'écosystème ne peut en reproduire sur la même période », a-t-il ajouté, disant soutenir « les citoyens, les paysans, les occupants de la zone forestière et les grévistes de la faim [qui] mettent en jeu leur santé et parfois leur vie pour enfin être entendus ».
Quelques dizaines de personnes avaient amené des plants d'arbre afin de « symboliquement reboiser » la zone humide qui a déjà été en grande partie détruite, a expliqué Ben Lefetey, porte-parole du collectif Sauvegarde de la zone humide du Testet.
« La préservation de la zone humide n'est qu'une partie du problème. La lutte se fait contre le barrage et son modèle d'une agriculture intensive », a-t-il expliqué.
Deux autres rassemblements avaient déjà récemment réuni jusqu'à un millier de manifestants sur le site.
Les partisans du barrage, le conseil général du Tarn notamment, assurent qu'il est indispensable pour irriguer les terres agricoles alentour et qu'une autre zone humide sera recréée.
Le coût du barrage-réservoir de 1,5 million de mètres cubes d'eau stockée est estimé à 8,4 millions d'euros.
Les Faucheurs volontaires d'OGM réunis à Clermont-Ferrand en coordination nationale le 13 septembre « apportent leur soutien aux opposants au barrage du Testet », indique un communiqué de l'organisation. « Le projet de barrage a pour unique vocation d'encourager un modèle d'agriculture industrielle destructrice de l'environnement et ouvre la voie aux cultures transgéniques », précise le communiqué.