Le blocage de la ferme dite des 1.000 vaches dans la Somme semblait en voie de se durcir, à son deuxième jour dimanche, et risquait de devenir un nouveau point de ralliement pour les causes environnementales en France.
« Pour l'instant, nous empêchons les camions et les bovins d'entrer ou de sortir du site mais nous laissons passer le personnel. Si d'ici à lundi soir, le promoteur de la ferme, Michel Ramery, ne s'engage pas par écrit à limiter à 500 le nombre de laitières, le blocage deviendra total », a déclaré à l'AFP le président de l'association locale d'opposants Novissen, Michel Kfoury.
A ses côtés, une vingtaine de militants de Novissen et de la Confédération paysanne étaient postés en bordure de route, devant l'entrée du chemin menant à 500 mètres de là à la ferme, située à Drucat, à quelques kilomètres au nord d'Abbeville (Somme).
Après l'arrivée nocturne samedi des 150 premières vaches et leur traite, Novissen, jugeant illégale le démarrage de l'exploitation, avait décidé de bloquer les entrées du site, avec l'appui de la Confédération paysanne, également opposée à ce projet.
M. Kfoury avait alors exigé soit le retrait des 150 vaches, soit la signature d'un document en limitant définitivement le nombre à 500.
Le permis d'exploitation délivré en février 2013 n'autorise pour l'instant que 500 vaches laitières, plus quelques centaines de génisses, mais les installations peuvent accueillir 1.000 vaches en cas d'autorisation d'agrandissement, qui dépendra notamment du plan d'épandage.
Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a rappelé dimanche sur RTL qu'il n'avait « pas soutenu » le projet de Drucat, « contraire » à la vision portée par la loi d'avenir de l'agriculture adoptée jeudi, mais souligné qu'il « respectait les règles ».
M. Le Foll a fait remarquer qu'« il y a déjà cohabitation à l'échelle européenne » entre des fermes de 1.000 ou 2.000 vaches et d'autres modèles agricoles.
« Veiller à la liberté d'aller et venir »
Les opposants dénoncent néanmoins ce projet, qu'ils jugent dangereux pour l'environnement et contraire au bien-être des animaux, concentrés et élevés hors sol.
La nouvelle loi n'étant pas rétroactive, « nous demandons une convention tripartite contresignée par un représentant de l'Etat, M. Ramery et nous-mêmes, qui imposerait une nouvelle étude d'impact et une nouvelle enquête publique en cas de demande d'élargissement du troupeau. Nous ne voulons pas d'une simple extension du permis actuel », a expliqué M. Kfoury.
Le document que réclame Novissen doit également confirmer l'engagement pris samedi par le directeur de l'exploitation, Michel Welter, que le méthaniseur verrait sa puissance réduite de moitié, à 0,6 MW, contre 1,3 MW projeté à l'origine.
M. Welter, qui avait rejeté samedi toute limitation de la capacité du site, a réitéré à l'AFP le « refus d'une convention tripartite ». « Nous ne négocions qu'avec l'Etat », a-t-il dit.
Quant à la perspective d'un blocage total, qui empêcherait notamment la livraison du lait produit par les vaches, entraînant sa perte totale, M. Welter a rappelé que « les entraves à la liberté du travail et à la liberté de circuler sont des infractions ».
La préfète de la Somme, Nicole Klein, « veillera à la liberté d'aller et venir », a dit la préfecture.
Novissen et la Confédération paysanne n'ont pas caché dimanche qu'ils comptaient, en cas d'impasse, sur l'élargissement de la mobilisation comme à Notre-Dame-des-Landes, le projet contesté d'aéroport près de Nantes.
En éclaireurs, dimanche, des adhérents d'EELV et du PS sont venus exprimer leur solidarité.
n'importe quoi
lundi 15 septembre 2014 - 11h50
Ce blocage c'est du n'importe quoi, mené par quelques syndicats rétrogrades et les bobos écologistes partisan du contre tout...Sur ce que je sais du projet, ce sont 3 agriculteurs regroupés, ce qui ne fait plus que 160 vaches par agriculteur, cela n'a rien d'irraisonnable et quand bien même cela ferait 333 vaches par agriculteur, si cela leur permet de vivre décemment, tant mieux. Les partisans de la confédération paysanne qui manifeste sont les mêmes que ceux qui se plaignent de ne pas vivre de leur métier et qui réclament de récupérer les aides PAC des céréaliers car ils ne peuvent payer les mises aux normes, les mêmes qui s'étonnent de voir leur fils ne pas vouloir reprendre leur ferme et les astreintes qui vont avec, parce je peux comprendre que dans le monde actuel aucun agriculteur ne veut une vie d'assujetti, 365 jours par an, 24 heures sur 24....les mêmes qui viendront s'étonner de ne pas trouver de repreneur à leur structures de 50-60 vaches parce que la société évolue...agriculteurs auquel on ajoute tous les bobos écolos citadins néo ruraux qui rêvent de la campagne de leur grand parents en se moquant totalement de savoir si l'agriculteur gagne sa vie, bien souvent il ne la gagne pas, parce que le consommateur majoritairement ne regarde que le prix. triste constat, mais réaliste. Des projets comme cette ferme des mille vaches, il en existe en pagaille dans les pays qui nous entoure...il faut évoluer