Vitrine de l'élevage français et du dynamisme du monde agricole, le 28e Salon international des productions animales (Space) se tient de mardi à vendredi à Rennes où sont attendus plus de 100.000 visiteurs, dont des milliers d'étrangers.
De la génétique à la nutrition, des dernières nouveautés en matière de bâtiments d'élevage à une meilleure organisation du travail des éleveurs : le Space se veut le lieu où un professionnel des productions animales trouve réponse à tout, du plus technique au plus concret.
Encore une fois, le salon a dû pousser les murs pour accueillir plus de 1.400 exposants, dont 32 % d'étrangers venus de 36 pays, en hausse pour ces derniers de 3 % par rapport à 2013. « Ce niveau très élevé de participation des exposants étrangers montre la renommée de plus en plus grande du Space sur tous les continents et une très forte implantation internationale », se félicite Paul Kerdraon, commissaire général du salon. Et ce, malgré la tenue, deux mois plus tard à Hanovre (Allemagne), d'Eurotier, premier salon mondial sur ce créneau, organisé tous les deux ans.
Même en l'absence de nouveauté notable attendue cette année, la génétique est l'un des volets les plus courus du salon. « Véritable révolution », la génomique, qui permet de programmer la conception d'un animal sur des critères spécifiques (sexe, sans corne, etc.), « s'installe résolument dans les élevages. Elle permet des gains de productivité, de temps, ainsi qu'en termes financiers », souligne Paul Kerdraon. Un domaine où les Français sont très bien placés mais qui « va devoir faire face cette année à une forte offensive des Danois ».
Le Space (voir notre dossier) propose, pour la première fois, une vente de génisses exclusivement génotypées interraces (limousine, normande, pie noire, brune et prim'hosltein).
Modernisation des bâtiments
La manière d'exercer le métier d'éleveur, un secteur qui constitue un vivier d'emplois peu courant en cette période, est également un des temps fort du salon cette année à travers la plate-forme de recherche et de développement. Dans la profession, « le facteur humain est parfois passé au second plan. D'où la réflexion à ce sujet et la volonté de présenter une palette de solutions dans l'organisation du travail, de montrer qu'on peut faire plus avec notamment moins de pénibilité », expose André Sergent, président de la chambre d'agriculture du Finistère. Mais, insiste-t-il, « une condition sine qua non du développement de l'élevage passe par la modernisation des bâtiments avec le soutien de l'Etat ».
Au Space, sont également présentées des innovations pour les professionnels des productions animales. Sur 166 dossiers, 49 ont été retenus par un jury, indépendant de l'organisation du salon. Les meilleures de ces innovations, toutes exposées à Rennes, seront distinguées durant la manifestation. De nombreuses conférences et débats sont également programmés, allant de sujets très techniques à des thèmes grand public, comme « la défiance ou la confiance des consommateurs envers l'alimentation ». Des rencontres d'informations sont également proposées sur les opportunités spécifiques que présentent certains marchés à l'exportation.
Face aux risques sanitaires venant d'autres régions du monde, et pour souligner la vigilance permanente des élevages français, le Space a décidé d'annuler les visites d'exploitations porcines habituellement proposées aux visiteurs étrangers.
Deux risques sanitaires majeurs préoccupent cette année les organisateurs : la fièvre aphteuse, qui sévit notamment en Afrique du nord, et la DEP (diarrhée épidémique porcine), qui touche principalement des élevages nord-américains. « La DEP est très contagieuse et a causé de très gros sinistres dans les élevages qui ont été touchés en Amérique du nord », rappelle Marcel Denieul, président du Space.
Par ailleurs, les organisateurs, qui avaient renforcé la prospection pour le salon en Afrique de l'Ouest, ont indiqué que les visiteurs en provenance de cette région du monde ne seraient pas tous au rendez-vous « car certains visas ont déjà été refusés pour cause de virus Ebola ».
De nombreuses délégations internationales seront cependant présentes, tant au niveau ministériel que professionnel (coopératives, chercheurs ou producteurs), du Brésil aux Philippines, en passant par la Turquie, l'Ukraine et, bien sûr, l'Europe.