La production de biocarburants de deuxième génération en Europe, à partir d'espèces ligneuses, serait problématique d'un point de vue sanitaire et agronomique, selon une étude britannique publiée dans Nature Climate Change le 6 janvier 2013.
L'Union européenne s'est fixée pour objectif d'atteindre un ratio de 20 % d'énergies renouvelables dans notre consommation globale d'énergie à l'horizon de 2020 pour lutter contre le changement climatique, rappelle le Journal de l'environnement (JDE) qui a rapporté cette étude le 7 janvier (ou encore 10 % d'énergies renouvelables dans le secteur des transports, comme l'indique de son côté Le Monde le 8 janvier 2013).
Cela provoquerait une aggravation de la pollution à l'ozone, soutiennent les auteurs de cette étude, causant près de 1.400 décès prématurés par an d'ici à 2020 (+6 % par rapport à la situation actuelle) et un coût annuel de 5,4 milliards d'euros.
« Les préoccupations concernant le changement climatique et la sécurité énergétique sont le moteur d'une expansion agressive de la production de biocarburants et bon nombre de ces espèces végétales émettent plus d'isoprène que les cultures traditionnelles qu'ils remplacent », indique l'étude.
Or l'isoprène, un composé organique volatil (COV), est à l'origine de la formation d'ozone : la molécule lorsqu'elle est combinée avec d'autres polluants atmosphériques comme l'oxyde d'azote (NO) provoque l'apparition de l'ozone, qui serait responsable de la mort d'environ 22.000 personnes par an en Europe, selon l'étude.
Les chercheurs de Lancaster ont pris comme hypothèse dans leur étude que la culture en Europe d'espèces ligneuses en taillis à courte rotation et à croissance rapide (saule, peuplier ou eucalyptus), dont la biomasse serait valorisée en agrocarburants, viendrait remplacer d'ici à 2020, 72 millions d'hectares (Mha) de cultures et de prairies (16 Mha en Europe de l'Ouest, 29 Mha en Europe de l'Est et 27 Mha en Ukraine).
« Ces systèmes de culture, qui se caractérisent par de fortes densités d'arbres (1.500 à 3.000 plants par hectare), des rotations de cinq à dix ans et des rendements de production de matière sèche élevés, ont aussi la particularité d'émettre plus d'isoprène que les plantes traditionnelles en poussant », rapporte Le Monde.
Pour autant, les chercheurs n'ont pas comparé les dommages potentiels causés par les agrocarburants à l'impact sur la santé humaine de la production de charbon, de pétrole ou de gaz naturel, ne s'estimant pas aptes à le faire.
Mais par ailleurs, ils estiment que la hausse des émissions d'isoprène induite par les changements de cultures conduirait à une baisse des rendements, dans la mesure où « l'ozone provoque des nécroses des plantes, en diminuant leur taux de chlorophylle et les échanges gazeux, ajoute le quotidien. L'étude chiffre ainsi à 7,1 millions de tonnes de blé (3,5 % des cultures actuelles) et 800.000 tonnes de maïs (1 %) qui seraient perdues chaque année, soit une perte économique de 1,5 milliard de dollars (1,1 milliard d'euros) ». Ce qui représente une inflation de 50 % par rapport à l'évaluation des dégâts céréaliers causés par la pollution de l'air en 2000, précise le JDE.
Les auteurs précisent que leur étude « met en évidence la nécessité de ne pas seulement prendre en compte le bilan carbone dans la décision de cultiver des biocarburants afin de limiter les gaz à effet de serre ».
L'étude conseille une meilleure sélection des cultures vivrières, des arbres génétiquement modifiés pour émettre moins d'isoprène, ou la production de biocarburants dans des zones peu peuplées pour limiter l'impact de l'ozone.
Séralini fait des petits..
jeudi 10 janvier 2013 - 10h21
IL faut arracher tous les arbres et faire du maïs OGM, voilà la soltution. Plus d'isoprène.