Les ministres européens de l'Energie ont adopté le 3 décembre 2012 à Bruxelles la stratégie post-2020 de l'UE en matière d'énergies renouvelables. Selon Oxfam France, ils n'ont pas saisi l'opportunité de renoncer clairement aux politiques de soutien aux agrocarburants qui, selon l'organisation, mettent en péril la sécurité alimentaire mondiale et le droit à l'alimentation des populations les plus vulnérables.
Clara Jamart, d'Oxfam France, a déclaré que « pour arrêter de subventionner l'augmentation des prix alimentaires, l'accaparement des terres et la destruction de l'environnement, les ministres de l'Energie doivent mettre fin au soutien aux agrocarburants qui entrent en compétition avec l'alimentation, la terre et l'eau et aggravent le changement climatique. Il est inutile d'attendre 2020 : toutes les subventions aux agrocarburants de première génération doivent être supprimées au plus tôt ».
« La France fait clairement figure de mauvaise élève, puisque le gouvernement Ayrault a récemment renouvelé pour trois ans les agréments qui permettent aux producteurs d'agrocarburants de bénéficier d'une défiscalisation massive que la Cour des comptes a qualifiée au début de 2012 de véritable niche fiscale. »
Le 17 octobre 2012, la Commission européenne a adopté une proposition législative visant à amender deux directives européennes de soutien aux agrocarburants : la directive sur les énergies renouvelables de 2009, qui établit un taux d'incorporation de 10 % d'énergies renouvelables dans les transports d'ici à 2020, et la directive sur la qualité des carburants de 2008, qui oblige les fournisseurs de carburants à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 6 % d'ici à 2020. Selon le projet de la Commission, les agrocarburants qui ne permettront pas de réductions substantielles des émissions de CO2 (émissions dues au changement indirect d'affectation des sols incluses) et sont produits à partir de cultures utilisées pour l'alimentation ne devraient plus recevoir de subventions.