Le Copa-Cogeca (organisations agricoles et coopératives de l'UE) a appelé à rendre cohérentes les politiques européennes en matière d'agriculture, d'énergie, d'environnement et de commerce, vis-à-vis des biocarburants, lors d'une réunion, mardi, à Bruxelles.
« Le secteur européen des biocarburants ne doit pas se trouver pénalisé ou placé en position de désavantage si d'autres politiques communautaires incluent des mesures susceptibles de restreindre les améliorations en termes de productivité dans le secteur agricole ou d'engendrer une délocalisation de la production de l'UE », a déclaré Pekka Pesonen, secrétaire général du Copa-Cogeca, cité dans un communiqué.
« Cela n'aurait pour conséquence qu'une déforestation et des émissions accrues dans les pays tiers, ce qui va à l'encontre des objectifs européens », a-t-il ajouté.
« En l'absence d'une utilisation durable des biocarburants dans l'UE, cette dernière courrait le risque de ne pas parvenir à réaliser ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2020 », souligne l'organisation.
« Tandis que la production alimentaire constitue l'objectif principal de l'agriculture, les biocarburants offrent de nombreux avantages en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre, tout en représentant une source d'emploi dans les zones rurales de l'UE. Ils peuvent de plus être produits dans l'UE de manière durable, sans engendrer de changements indirects d'affectation des sols dans les pays tiers », met en avant le Copa-Cogeca.
« Cela est dû au fait que toutes les terres arables disponibles en Europe ne sont pas cultivées. En outre, seule une partie des cultures d'oléagineux, de céréales et de betteraves sucrières utilisées pour produire des biocarburants est réellement convertie en énergie. La majorité reste dans le secteur de l'alimentation animale, les coproduits à haute teneur en protéines issus de la production de biocarburants contribuant à la réduction de la forte dépendance de l'UE vis-à-vis des importations d'aliments pour animaux », explique-t-il.
« Une production accrue de biocarburants en Europe permettrait en outre de soulager la pression foncière dans les pays tiers et contribuerait par ce biais à lutter contre la déforestation des forêts tropicales. Cela permettrait par ailleurs de réduire le prix des aliments pour animaux, lequel touche pour le moment durement les éleveurs européens », poursuit le Copa-Cogeca.