Promis pour le dernier trimestre de 2008, la publication des résultats de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) sort enfin, avec plus d'un an de retard. Finalement, il ne remet pas en cause la viabilité des biocarburants de première génération et il valide les choix réalisés, même si des biais méthodologiques sont possibles, met en garde l'agence.
«L’ensemble des filières des biocarburants présentent des bilans plus favorables que leur homologue fossile. Ainsi, avec des rendements énergétiques (unité d'énergie produite à partir d'une unité consommée) entre 2,2 pour le colza et 4,2 pour les graisses et huiles usagées, voire 5 pour la palme, les esters se positionnent très bien. Les éthanols présentent des rendements plus faibles, autour de 1,7 en incorporation directe», détaille l'Ademe.
«L’ensemble des filières des biocarburants présente des bilans moins émissifs que les carburants fossiles. La grande majorité d’entre eux se situent entre 20 et 40 g éq. C02/MJ (gramme de CO2 émis par mégajoule produit) contre 96 g et 100 g respectivement pour le diesel et l’essence, soit des gains entre 60 et 80%. Les éthanols sous forme d’ETBE (éthyl tertio butyl éther) ont des bilans légèrement moins favorables (entre 50 g et 66 g éq. CO2/MJ)», ajoute l'agence.
Ce rapport donne une nouvelle légitimité aux biocarburants, ils répondent aux objectifs européens actuels de réduction de 35% de gaz à effet de serre et sont déjà dans les clous pour les exigences de 50% à l'horizon de 2017.
Si les filières impliquées se félicitent, l'agence admet néanmoins l'existence d'effets indirects difficiles à prendre en compte: «Ces difficultés alimentent la critique et la diffusion de messages contradictoires sur le caractère bénéfique ou non de ces filières.» A peine parus, les résultats sont ainsi déjà controversés, entre autres par la presse de grand public.
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