L'union des grandes cultures, Orama (ABPB, AGPM, Fop), s'est inquiétée mardi de la possible remise en cause des exonérations fiscales sur les biocarburants de première génération dans le cadre du projet de loi de finances pour 2009.
Car si le Premier ministre, François Fillon, dans son discours mardi au Space, a confirmé l'objectif de 7% d'incorporation en 2010 en France, il a précisé que la défiscalisation glisserait vers les biocarburants de deuxième génération.
«Au mieux, les premiers résultats sur les pilotes de production de biocarburants de deuxième génération arriveront en 2012, rappelle Orama. La question est donc de savoir comment on gère la situation sur la première génération.»
L'organisation syndicale craint qu'environ un tiers de l'exonération fiscale sur les biocarburants disparaisse d'ici à trois ans.
Autre sujet de préoccupation pour Orama: les phytosanitaires. «Nous refusons fermement l'adoption de mesures telles qu'envisagées par la loi Grenelle 2 qui visent à des limitations d'intrants, dans les aires d'alimentation de captages d'eau potable par exemple, et à une sanctuarisation de terres qui remette en cause l'acte de production», a affirmé Christophe Terrain, président de l'AGPM.
Enfin, si Orama se félicite de l'évolution des marges en grandes cultures en 2008, «pour 2009 les perspectives sont beaucoup plus incertaines. A l'aléa sur les prix s'ajoutera une forte dégradation des coûts de production. Cette fois, les comptabilités feront pleinement ressortir les augmentations de charges survenues depuis un an».
«Dans ces conditions, la prudence s'impose quant à la politique agricole à conduire vis-à-vis des exploitations de grandes cultures. Il serait en particulier dangereux dans le contexte actuel de s'orienter vers une redistribution de principe des paiements directs qui leur sont versés», soulignent les producteurs de grandes cultures.