Global Bioenergies a décroché un partenariat avec le géant allemand de l'automobile Audi pour développer un superbiocarburant affichant la meilleure qualité possible pour une essence, a annoncé le 21 janvier 2014 l'entreprise de biotechnologie française.
L'isooctane, une essence habituellement obtenue avec du pétrole et qui affiche le taux d'octane maximal de 100 (contre 95 et 98 pour les essences vendues en station-service), est cette fois obtenue via du glucose, a expliqué à l'AFP Marc Delcourt, le patron de la jeune société cotée. La start-up spécialisée dans les hydrocarbures sans pétrole obtenus via des sucres (betteraves, céréales, paille, etc.), a toutefois dit être tenue par la confidentialité quant aux détails financiers de l'accord.
Global Bioenergies parvient depuis plusieurs années à convertir des sucres en isobutène, un important produit de l'industrie pétrochimique. Parmi d'autres applications, cet isobutène peut à son tour être transformé en isooctane, une superessence utilisée pour améliorer les essences dont le taux d'octane est insuffisant.
Deux sites pilotes vont prochainement produire cet isobutène « végétal » en utilisant la technologie de Global Bioenergies : l'un près de Reims en France (mise en service prévue au deuxième semestre de 2014) et l'autre à Leuna dans l'est de l'Allemagne (mise en service prévue un an plus tard), qui servira Audi en quantités suffisantes pour effectuer des essais avec de l'isooctane « vert ».
« La France, c'est vraiment l'innovation de rupture, ce n'est pas un hasard si Global Bioenergies émerge en France et pas en Allemagne. En revanche, pour amener cette histoire-là au marché et faire un succès au niveau planétaire, je pense qu'on a besoin de la culture du procédé, du sérieux dans l'ingénierie qu'ont davantage les Allemands », a souligné M. Delcourt.
Global Bioenergies avait annoncé dès 2011 travailler avec « un constructeur automobile allemand ». L'accord prévoit également la possibilité pour Audi d'acquérir, durant ce partenariat d'une durée de deux ans, jusqu'à 2 % du capital de Global Bioenergies. Il interdit par ailleurs toute alliance avec un autre constructeur automobile sur cette essence biosourcée. Mais Marc Delcourt a souligné que son entreprise restait libre de nouer un accord similaire avec des compagnies pétrolières dans l'essence ou dans le gazole (diesel), qui peut également être obtenu via de l'isobutène.
Ce partenariat s'inscrit dans le programme de biocombustibles d'Audi, filiale du groupe Volkswagen. La marque aux anneaux opère déjà un centre de recherche pour la production de bioéthanol et de biodiesel avec l'entreprise américaine Joule dans l'Etat américain du Nouveau Mexique, et un site de biogaz à Werlte, dans le nord-ouest de l'Allemagne.