L'Argentine a ouvert le 19 décembre 2013 une procédure devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC) pour dénoncer les mesures antidumping imposées par l'UE aux producteurs argentins de biodiesel, a indiqué la Commission européenne.
« L'Argentine a demandé des consultations à l'OMC », a déclaré John Clancy, porte-parole du commissaire européen au Commerce, Karel De Gucht.
L'UE a imposé, à la fin de novembre, des droits de douane de 24,6 % en moyenne au biodiesel argentin après avoir déterminé que les producteurs argentins vendaient leur biodiesel sur le marché européen en dessous du coût de production.
La Commission avait imposé des taxes provisoires dès le printemps pour les importations de biodiesel d'Argentine et d'Indonésie. Une décision qui a fait chuter les exportations argentines de 75 % par rapport à 2012, selon la filière.
L'Argentine, premier producteur mondial de biodiesel fabriqué à partir d'huile de soja, en a exporté 1,6 million de tonnes en 2012, dont 90 % à destination du marché européen.
Le gouvernement argentin a réagi en prenant des mesures de soutien aux producteurs. Il avait aussi annoncé d'emblée en octobre son intention de protester contre les mesures antidumping européennes, qu'il juge « clairement protectionnistes », devant l'organe de règlement des différends de l'OMC.
L'annonce de cette procédure coïncide avec une procédure analogue ouverte jeudi également devant l'OMC, mais cette fois par l'UE et contre des taxes imposées par le Brésil. Elle juge ces taxes discriminatoires contre plusieurs types de produits européens, dont les véhicules à moteur.
La demande de consultation ouvre officiellement une procédure devant l'OMC. Si ces consultations ne permettent pas de parvenir à une solution satisfaisante dans un délai de 60 jours, l'UE peut demander à l'OMC de créer un groupe spécial (panel) pour statuer sur la compatibilité des mesures prises avec ses propres règles.