Des experts ont appelé mardi à ralentir le développement des biocarburants et augmenter les investissements dans l'agriculture pour prévenir de graves problèmes d'alimentation dans le monde, menaçant les plus pauvres.
«Le système mondial alimentaire a des problèmes. (...) Les questions qui se posent sont d'autant plus graves qu'elles menacent les plus pauvres», a déclaré le directeur général de l'Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI), Joachim von Braun, en présentant à Pékin un rapport de son organisation.
Les prix des aliments ont crû ces derniers mois comme jamais depuis plus de 30 ans, frappant de plein fouet les plus démunis.
Selon ce rapport, la croissance des revenus, à l'origine d'un bond de la consommation mondiale, les changements climatiques, les prix élevés de l'énergie, la mondialisation et l'urbanisation «concourent à transformer le mode de production des aliments, leurs marchés et leur consommation».
Le développement des biocarburants est un facteur de la flambée des cours des céréales, affectant les pays importateurs nets comme la Chine et la quasi-totalité des pays d'Afrique.
Selon les projections de l'institut basées sur les plans actuels de développement des bioénergies, le prix du maïs augmentera encore de 26% d'ici à 2020, celui des oléagineux de 18%.
Pour des plans deux fois plus importants, le cours du maïs bondirait de 72%, celui des oléagineux de 44%.
Le rapport a été publié à l'occasion de l'assemblée annuelle du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI), une alliance de 64 gouvernements, fondations privées et organisations internationales et régionales, qui soutient une quinzaine de centres, dont l'IFPRI, et veut promouvoir le développement scientifique en agriculture pour réduire la pauvreté.