A l'occasion du 14e congrès du syndicat qui s'est tenu à Vittel (Vosges) le mardi 4 décembre, plus de 400 membres de la Coordination rurale ont débattu du rôle de l'agriculteur pour «nourrir les hommes et développer le monde».
«Les tensions sur les marchés agricoles et la menace de pénurie de produits alimentaires remettent sur le devant de la scène la question de la sécurité alimentaire», a constaté François Lucas, réélu la veille président du syndicat pour les trois prochaines années.
«Nous avons eu aujourd'hui quelques démonstrations supplémentaires de la nécessité de réinventer une organisation de nos économies et d'y remettre au centre les agricultures», a-t-il souligné.
La Coordination rurale rappelle le bilan «désastreux», selon elle de la Pac. «En quinze ans, tous les secteurs ont été chamboulés, contaminés par le virus de l'ultralibéralisme aveugle et stupide.»
«Après les grands secteurs des céréales et des oléoprotéagineux, la Commission européenne s'est appliquée avec beaucoup d'efficacité à saper les autres secteurs qui fonctionnaient encore à peu près bien. Les laitiers et les betteraviers l'éprouvent durement aujourd'hui», a estimé François Lucas.
Il a lancé un appel à ses adhérents afin de «maintenir une pression permanente sur le terrain» qui, selon lui, «permettra de convaincre le gouvernement de batailler pour imposer enfin une Pac raisonnable et durable».
Pour la Coordination rurale, cette nouvelle Pac doit réconcilier l'agronomie, l'économie et le social. «Cela est urgent et doit précéder les inévitables débats budgétaires qui polluent constamment la réflexion en matière agricole.»
Pour le syndicat, il faut aussi et surtout ouvrir un débat sans tabou sur les outils de la régulation, sur l'organisation des productions et des marchés ainsi que sur la préférence communautaire.
Il faut «enfin aborder concrètement les questions vitales pour l'avenir comme la réduction de la dépendance en protéines, les conditions du maintien des différentes productions menacées par la Pac (lait, fruits et légumes, ovins...)».
C'est pourquoi la Coordination rurale soutient la démarche politique entamée par Michel Barnier pour rassembler le plus grand nombre de pays autour de la France afin de parler d'une seule voix de la future Pac devant la Commission européenne.
C'est également pourquoi elle a proposé au ministre une «concertation régulière et approfondie sur ces questions afin que les agriculteurs soient associés à leur avenir».
